À mi-chemin entre l’Écosse et l’Islande, au milieu de l’Atlantique nord, se trouve un archipel de 18 îles. Le photographe belge Kevin Faingnaert rêvait de s’y rendre depuis toujours et s’est finalement envolé pour les îles Féroé en février dernier. Après un mois sur place, il est revenu avec la série Føroyar qui documente les villages reculés et vidés de leur population. “Au cours des deux premières semaines de mon séjour, j’ai découvert que sur les plus petites des îles, la plupart des maisons étaient vides. Les Féroïens les désertent pour s’installer dans les plus grands villages. Les jeunes déménagent au Danemark pour leurs études et reviennent rarement.”, rapporte Kevin à Fisheye.
Durant son séjour aux îles Féroé, il a dormi chez des locaux grâce à la plateforme Couchsurfing, dans les “grands” villages de mille habitants. Il partait explorer les communautés reculées durant la journée.
“Sur les îles, tout le monde se connaît. Soit ils sont de la même famille, soit ils sont amis d’amis ou alors ils ont entendu parler les uns des autres à travers des anecdotes.” Rapidement, Kevin a réussi à gagner la confiance de plusieurs Féroïens. “Quand je passais deux heures avec quelqu’un, je lui demandais toujours s’il pouvait me mettre en contact avec une autre personne. Ça m’a facilité la tâche, les Féroïens adorent parler les uns des autres.” Lorsqu’il ne connaissait personne, il marchait dans le patelin pendant plusieurs heures jusqu’à ce que quelqu’un le remarque. Timides et introvertis, les habitants sont néanmoins très amicaux et accueillants. Après un jour dans un village, Kevin connaissait déjà tout le monde. Il a suivi les locaux dans leur quotidien, à l’église comme à la pêche ou à un mariage pour pleinement s’imprégner de la culture.
En proposant un travail qui n’est pas focalisé sur la chasse à la baleine, le photographe se démarque des autres artistes qui prennent en photo cet archipel. “Je n’ai pas souhaité traiter les îles comme un ensemble, il m’aurait fallu deux ans pour cela. Je me suis concentré sur ces lieux reculés. La chasse à la baleine n’est pas le sujet principal mais je l’évoque dans certaines images, notamment avec les couteaux, car elle fait partie du quotidien des Féroïens.”
Depuis la fin de son projet, l’artiste a travaillé sur la série Catch qui documente la lutte professionnelle en Belgique. En juin, il débutera un nouveau projet qu’il tient à garder secret pour l’instant. On vous en reparlera surement cet été !
Texte : Hélène Rocco
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→ L’intégralité de la série
→ Son site web
( via FeatureShoot )