À la galerie Confluence, à Nantes, Nolwenn Brod sublime corps, animaux et végétaux… Une analyse du rapport ambigu entre l’être humain et ses formes, à découvrir en parcourant Devenirs.
Nolwenn Brod rassemble trois de ses travaux dans l’exposition Devenirs : Même une jument est une espèce d’homme, La Ritournelle, ainsi qu’un film intitulé La Lutte au crépuscule. Qu’ils soient corps, animaux, végétaux, ou minéraux, la photographe capture des sujets entremêlés, souvent en mouvement, et se confondant dans leur environnement naturel. Dans un cri muet, les éléments de ses images dialoguent et laissent surgir des émotions et sensations palpables… sérénité, désir, fureur ou encore pudeur. S’ouvre alors un récit des possibles, des bribes de vie méticuleusement formées par Nolwenn Brod au cours de résidences de création. Ce qui intéresse la photographe ? Explorer les différentes dimensions de la rencontre, afin de documenter la manière dont chaque personne se manifeste.
Mouvements de résistance
Qu’il s’agisse de La Ritournelle, représentation d’une famille bouleversée par un changement de lieux, ou bien de Même une jument est une espèce d’homme – un récit entre fiction et réalité sur les ouvriers immigrants à Grand-Quevilly, à côté de Rouen – Nolwenn Brod laisse apparaître l’évolution et les devenirs de ses sujets. Ses photographies, ou bien ses récits deviennent alors un collage relatant des mouvements de résistance, et des pulsions. Du quotidien banal aux détails imperceptibles, l’artiste sublime tout ce qui l’entoure. Et, ce avec une certaine nostalgie.
En photographiant et en filmant de jeunes lutteurs pratiquant le Ar Gouren – une tradition typiquement bretonne – et leurs chorégraphies de chair, Nolwenn Brod réinterprète l’identité de la région et ses traditions sous la douce lumière du crépuscule. Et toujours, la nature en est le seul témoin.
à g. Diego, Même une jument est une espèce d’homme, à d. les mouches, La Ritournelle
à g. Le torse, La Ritournelle, à d. Le châtaignier en fleur, La Ritournelle
© Nolwenn Brod