La vie commence à reprendre son cours normal. Et si on profitait de l’été pour rattraper le temps perdu ? Pour renouer avec la culture et la photographie ? Nous avons réuni ici les festivals et expositions incontournables en ce mois d’août !
Promenades Photographiques
Jusqu’au 30 août, la 17e édition du festival Promenades Photographiques se déploie sur 5 villes (Blois, Meslay, Sargé-sur-Braye, Tours, Vendôme) et dans 13 lieux pour proposer 31 expositions où il sera question « de récits fictifs ou réels, de tendresse, de désir, ou de la dure réalité de la vie à travers des événements qui touchent personnellement les auteurs », pour citer Odile Andrieu Verguin, directrice artistique de la manifestation. Au programme, des valeurs sûres et des découvertes, avec notamment Ed Alcock, Morvarid K, Adrien Selbert, Ulrich Lebeuf, Manon Lanjouère, Michaël Sertfaty, Isabeau de Rouffignac, Yann Datessen, Aline Manoukian, ou Sarah Caron.
© Manon Lanjouere
ImageSingulières
Le festival sétois présente sa 13eédition qui se déploie par étapes d’un printemps à l’autre. Jusqu’au 5 septembre, vous pourrez voir le travail de résidence réalisé par Hugues de Wurstemberger, photographe de l’agence VU’ ; mais aussi la série Zusammenleben (« vivre ensemble » en allemand) de Ute Mahler sur l’Allemagne de l’Est, l’une des fondatrices de l’agence Ostkreuz ; ainsi qu’une fresque et la projection du film Poesis (dans une nouvelle version) du collectif Tendance floue.
© Ute Mahler
Les femmes s’exposent
« Alerter sur le manque de parité » et « rendre visible le travail des femmes photographes », telle est la vocation de cette manifestation créée à l’initiative de Béatrice Tupin qui voit sa 4e édition se tenir, comme chaque année, en plein air et gratuitement. Avec une programmation toujours aussi éclectique, la quinzaine de femmes exposées nous entrainent dans L’Épaisseur du temps, avec Irène Jonas ; en Bolivie avec Sara Aliaga Ticona ; sur la route des Travellers avec Tori Ferenc ; à la découverte de Célèbres inconnus croqués par Julie Glassberg ; dans Le Dernier Éden, en Irak ; ou dans l’Arctique de l’Alaska pour Chasser l’hiver (Chasing Winter). À découvrir jusqu’au 5 septembre.
© Charlène Flores
1001 d’Isabel Muñoz
C’est à Mougins, petite commune des Alpes-Maritimes, entre Cannes et Grasse, que s’est ouvert, début juillet, un nouvel espace de 330 mètres carrés consacré au 8e art. Découverte. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.
© Isabel Muñoz
Portrait(s)
Focus sur la création française pour cette 9e édition du festival Portrait(s), le rendez-vous photographique de Vichy, qui se tient jusqu’au 19 septembre. Une manière de soutenir les photographes qui ont particulièrement souffert au cours des différents confinements. Avec au programme Patrick Bard qui nous livre le parcours singulier de son neveu Jean-Pierre lors de sa transition pour devenir Jeanne, Antoine d’Agata et son travail sur la pandémie avec un appareil photo thermodynamique, ou encore Yohanne Lamoulère, qui s’attache à photographier les jeunes des quartiers nord de Marseille. Sans oublier Fred Stucin, Dolorès Marat, Mazaccio & Drowilal, Corinne Mariaud, Carole Bellaïche, Ralf Marsault et Mouna Saboni.
© Yohanne Lamoulère
BZH Photo : Fernanda Tafner rêve de la Bretagne
Jusqu’au 19 septembre, BZH Photo, festival installé à Loguivy-de-la-Mer met à l’honneur le travail de l’artiste visuelle brésilienne Fernanda Tafner. Une promenade immersive imaginée et installée en plein cœur de la Bretagne !
© BZH PHOTO × Fernanda Tafner
L’été photographique
Le Centre d’art et de photographie organise depuis une trentaine d’années un festival consacré au 8e art à travers des expositions, mais aussi des rencontres, des lectures, des concerts, des conférences, et des performances qui vous feront déambuler à Lectoure et dans la région. La nouvelle édition poursuit les réflexions sur le thème Circuit court initié l’an dernier et se prolonge à travers l’interrogation des différents sens de la notion de Nature. Avec Marine Lanier, Julien Coquentin, François Méchain, Charles-Frédérick Ouellet et le collectif Tendance floue, notamment. À découvrir jusqu’au 19 septembre.
© Marine Lanier
Au Pavillon Poluaire, Burtynsky navigue en eaux troubles
À Montpellier, au Pavillon Populaire, le photographe canadien mondialement connu Edward Burtynsky présente un volet de son œuvre consacré à l’impact de l’homme sur l’environnement, intitulé Eaux troublées. Une exposition signée par le directeur artistique Gilles Mora, et la commissaire, Enrica Viganò, à découvrir jusqu’au 26 septembre.
© Edward Burtynsky / Courtesy Admira, Milan / Nicholas Metivier Gallery, Toronto
Les Rencontres d’Arles
« La photographie continue à émettre des signaux lumineux et à ouvrir l’espace pour de nouveaux modes de résistance. Au cœur de l’été arlésien, cette année sera comme une constellation, faite de mille feux illustrant la diversité des regards, la polyphonie des récits et symbolisant la survivance à travers l’image des espoirs et des prises de conscience »
, annonçait quelques mois plus tôt le directeur des Rencontres, Christoph Wiesner. De passage quelques jours, voici nos trois expositions préférées.
- Désidération, SMITH dont voici le portrait
- Être présent, Pieter Hugo
- Borders, Jean-Michel André
© Jean-Michel André
Fisheye Gallery
remet en cause des clichés associés à la beauté féminine et célèbre des corps. Elle expose sa série Première page à la Fisheye Gallery, à Arles, jusqu’au 27 septembre. Cet article, rédigé par Iris Brey, est à retrouver dans notre dernier numéro.
© Charlotte Abramow
L’homme et la mer, le Festival photo Guilvinec
Jusqu’au 30 septembre, la 11eédition du Festival photo Guilvinec se consacre aux relations entre l’homme et la mer et présente les travaux d’une quinzaine d’artistes de renom parmi lesquels on compte : Didier Bizet, Denis Dailleux, Bertrand Desprez, Nigel Dickinson, Baudouin Mouanda, Richard Pak, Lorraine Turci notamment. Ce sera aussi l’occasion de découvrir les images de Grégoire Eloy réalisées au cours de sa résidence avec sa série sur l’Estran de Bretagne – une bande de littoral imprécise, entre terre et mer, où l’homme et la nature se côtoient, évoluent, et parfois cohabitent.
© Richard Pak
Gilles Caron, un monde imparfait
, Guillaume Blanc et Isabella Seniuta, tous trois universitaires, se sont plongés dans l’œuvre de Gilles Caron pour en extraire quelque 150 clichés qui explorent la fin des années 1970 en 8 sections : Israël 1967/1969 ; Vietnam 1967 ; Biafra 1968 ; Paris Mai 1968 ; Derry 1969 ; Prague 1969 ; Tchad 1970 ; Gilles Caron et le cinéma 1967-1969. Replaçant les images dans leurs contextes historiques, les commissaires d’exposition proposent une relecture du travail du photographe sous l’angle de ses ambivalences. Une manière de rendre compte de ce « monde imparfait », pour reprendre les termes du photographe, dont il choisit d’« être imprégné tout entier ». L’exposition, visible jusqu’au 3 octobre est accompagnée d’un catalogue édité par le Point du jour.
© Gilles Caron
Sebastião Salgado, Amazônia
Une fois de plus, le photographe et académicien a vu grand avec son nouveau projet Amazônia, qui s’inscrit dans la lignée de Genesis. Avec quelque 200 photos recueillies durant sept ans à sillonner l’Amazonie sur terre, mais aussi dans les airs et sur l’eau, le photographe compose un hymne à la biodiversité dont la bande-son s’enrichit d’une création originale conçue par Jean-Michel Jarre. Composition entre musique concrète et musique électronique qui se nourrit des archives sonores collectées depuis 1950 (bruissements d’arbres, cris d’animaux, chants d’oiseaux ou encore fracas d’eaux qui se précipitent du haut des montagnes) afin de « produire de l’inouï ». Sans oublier les cinq films livrant les témoignages des personnalités indigènes, les projections accompagnées par un poème symphonique du compositeur Villa-Lobos, ou de musiciens contemporains. Un livre (chez Taschen) accompagne l’exposition, qui sera également présentée à São Paulo, Rio de Janeiro, Rome et Londres. À découvrir jusqu’au 31 octobre.
© Sebastião Salgado
La Gacilly, Plein Nord
Finlande, Norvège, Islande, Suède… Cap sur le Grand Nord pour la 18e édition du Festival Photo de la Gacilly ! Cette année – et plus que jamais – le Festival breton a souhaité ré-enchanter notre univers et notre quotidien mis en quarantaine Ainsi, le commissaire des expositions Cyril Drouhet et plus largement l’équipe du festival ont choisi de confronter les témoins de notre environnement en perdition afin d’imaginer et rêver d’un monde possible – et ce, avec plus de justesse. À découvrir jusqu’au 31 octobre.
© Tiina Itkonen
Wang Bing, l’œil qui marche
« Le cinéma de Wang Bing est traversé par cette question : Comment montrer la vie des anonymes, ceux que “l’économie socialiste de marché” ignore, méprise ou exploite ?,
analysent Dominique Païni et Diane Dufour, commissaires de l’exposition. La portée politique du cinéma de Wang Bing, jamais ouvertement revendiquée, s’exprime par une éthique de la patience, de la concentration, de la persistance. Être là, ni trop loin, ni trop près, attendre, ne pas partir, ne pas intervenir, ne pas savoir a priori, laisser la vérité des personnages advenir d’elle-même : ce dispositif minimal traduit bien la volonté de se soumettre à ce qui arrive. S’il s’en remet à l’autre, Wang Bing pour autant ne disparaît pas. Tout est vu et entendu depuis sa caméra, unique point de captation. Son souffle haletant perceptible, le bruit de ses pas ou l’apostrophe d’un ouvrier (“tu filmes ?”) attestent de l’omniprésence invisible, tel un filtre sensible, de son corps filmant. » Né en 1967 à Xian, en Chine, Wang Bing a étudié la photographie avant de s’intéresser au cinéma. À découvrir jusqu’au 14 novembre.
© Wang Bing
Image d’ouverture © Jean-Michel André