Du samedi 4 mars au dimanche 28 mai 2023, Les Franciscaines orneront leurs cimaises des tirages d’Irving Penn, issus de la collection de la Maison Européenne de la Photographie à Paris. L’exposition reviendra sur la diversité de l’œuvre prolifique de ce grand nom du 8e art.
C’est une première en France. L’intégralité de la collection Irving Penn de la MEP s’apprête à être dévoilée aux Franciscaines de Deauville. Très proche de l’institution parisienne depuis ses balbutiements dans les années 1990, le photographe américain a vivement encouragé la création d’un fonds unique. Allant du portrait ethnographique à la nature morte, en passant par le nu et l’imagerie de mode, l’ensemble de 109 tirages reflète un grand œuvre polymorphe qui recouvre près de sept décennies. Clichés saisis après la guerre dans les rues de New York ou dans le sud des États-Unis, images prises en studio donnant à voir les « petits métiers » ou les personnalités du monde de l’art… Chacune des séries de l’artiste est représentée.
L’étendue des domaines couverts par Irving Penn témoigne irrémédiablement de sa grande curiosité du monde et des images, de toutes les facettes de leur fabrication. Créateur sans égal, cet acteur majeur de la photographie s’est également distingué par sa maîtrise technique. De 1939 à 2007, celui-ci a toujours eu à cœur d’expérimenter au laboratoire afin de parfaire ses compositions. En 1964, il remit notamment au goût du jour le tirage au platine, un procédé datant du XIXe siècle qui suscitait sa fascination. Technique aux possibilités infinies, elle confère aux clichés des tonalités marquées qui apportent une profondeur exceptionnelle qui captive d’autant plus celui ou celle qui regarde. Mais au-delà de l’aspect esthétique, Irving Penn cherchait avant tout à transmettre une émotion. « Une bonne photographie est celle qui communique un fait, touche le cœur du spectateur et le transforme. En un mot, c’est une photographie efficace », se plaisait-il à dire.
© Irving Penn