Avec le tumulte des fêtes de fin d’année et l’arrivée de la nouvelle, vous avez certainement manqué les derniers épisodes de Focus, notre nouvel objet multimédia chez Fisheye. Afin de vous remettre à jour, voici un récapitulatif des dernières histoires à (re)découvrir !
Romy Alizée
« Mon regard souligne une sorte de trouble : on ne sait pas trop si c’est excitant ou drôle (…) J’aimerais bien que ça génère des questions sur notre façon de regarder ce genre d’images. Ça va forcément de pair avec une forme de censure. Quand tu es artiste et que tu fais ça, on ne te déroule pas toujours le tapis rouge… »
, confie Romy Alizée. Modèle, travailleuse du sexe, photographe, performeuse… Depuis ses débuts, l’artiste ne cesse de déconstruire la manière dont on perçoit l’érotisme.
Rhiannon Adam
Dans Big Fence, Rhiannon Adam est partie à la découverte de Pitcairn, l’île la plus isolée au monde rendue tristement connue par une série de 55 accusations de crimes sexuels, dont des viols sur mineurs, contre les hommes de l’île. Fascinée par les origines du territoire comme par sa popularité sordide, la photographe s’y est rendue « pendant 96 nuits » – la durée minimum d’un séjour sur place, en raison du peu de trajets prévus en bateau pour l’atteindre. Elle y a découvert un espace à part, où les filles sont toutes perçues comme des femmes potentielles – même lorsqu’elles sont âgées de six ans et où toute tentative de fuite est impossible.
Teo Becher et Solal Israel
Dans Les Fulguré·es
, le duo de photographes s’est intéressé à un groupe de personnes ayant survécu à un coup de foudre. Une enquête qu’ils illustrent à l’aide de portraits, mais aussi d’expérimentations visuelles : « On se disait que ce serait intéressant de pouvoir créer des images qui font référence à l’événement plastiquement », précisent-ils. Films périmés, négatifs sombres, images décontractées… En jouant avec l’esthétique, Teo Becher et Solal Israel rendent compte du chemin difficile parcourus par les fulguré·es après l’orage.
Loïc Laforge
Avec Dans le silence, une série poignante, Loïc Laforge revient sur le divorce de ses parents. Anodin pour certains, l’évènement porte en lui le traumatisme d’une enfance passée auprès d’un père violent. « Le silence est pour moi la caractéristique commune de ces récits de vie. Il y a autant le silence des victimes, contraintes et forcées par l’auteur des abus, que celui qu’on s’impose soit par solitude, par peur que ça s’aggrave, par ses propres croyances ou celle d’une société, par honte, par culpabilité… », confie le photographe.
Sari Soinnen
Dans sa série Transcendent Country of the Mind revient sur son expérience avec le LSD et donne à voir un monde qui n’existe qu’aux confins de l’esprit. « Lorsqu’on vit quelque chose de si surnaturel, si bizarre par rapport au réel, il faut trouver un moyen de l’expliquer d’une manière ou d’une autre », explique Sari Soinnen. Depuis cet épisode de son existence, le monde se révèle à elle d’une tout autre manière. Les moindres détails revêtent une signification particulière et esquissent une beauté insoupçonnée.
Anaïs Boudot
À l’origine des Oubliées, le souvenir d’une réappropriation multiple. Picasso a commencé son travail sur plaque de verre après en avoir retrouvé un exemplaire oublié par Brassaï dans son atelier. Quelque temps plus tard, ce dernier utilise ses négatifs à la manière de son ami en les gravant à même la gélatine en guise de clin d’œil. Dans le prolongement de ce dialogue, Anaïs Boudot calque leur procédé pour interroger la place des femmes artistes dans un milieu dominé par le patriarcat.
Luca Marianaccio
« “404 Not Found” signifie, en jargon technologique, que si le client peut communiquer avec le serveur, ce dernier ne parvient pas à trouver ce qui est recherché. Je voulais relier ce concept à notre incapacité à communiquer. Paradoxalement, bien que nous possédions aujourd’hui de meilleurs moyens de communication, la technologie nous pousse à exclure tout contact physique – créant au passage une sorte de deuxième corps numérique », explique Luca Marianaccio. Avec cette série, ce dernier écrit l’histoire d’une ville de demain baignée de nostalgie.
Karolina Wotjas
À travers We can’t live – without each other, la photographe polonaise imagine de multiples façons de torturer son petit frère. Avec un humour noir et corrosif, elle expose la grande complicité qu’elle entretient avec son modèle, et rend hommage à sa propre réticence face à l’idée de ne plus être enfant unique. « Lorsque j’étais petite, mes parents m’avaient demandé si j’aimerais avoir un frère ou une sœur, et je leur avais répondu que s’il m’en apportait un ou une, je prendrais une hache, tuerais l’enfant et le mangerais ! », écrit l’artiste.
Esther Gabrielle Kersley
Esther Gabrielle Kersley a fait des théories du complot son domaine de prédilection. Journaliste de formation, la photographe britannique a officié dans des organisations de vérifications des faits et d’autres, spécialisées dans les nouvelles technologies. Dans The Fifth Generation, elle s’attarde sur les nombreuses fake news qui se sont répandues à mesure que les débats sur la 5G ont investi les arènes publiques. L’objectif d’une telle démarche ? Nous mettre en garde contre la nature des informations que nous consommons au quotidien.
Julien Lombardi
Julien Lombardi imagine un récit sublime où les expérimentations visuelles viennent nuancer la riche histoire du territoire qu’elles capturent. « J’ai commencé à m’intéresser à cette terre comme un objet, pour comprendre ce qu’elle représente. Quel rôle joue-t-elle aujourd’hui dans le pays, à différents niveaux ? Comment, dans un monde globalisé (…) résiste-t-elle ? Qu’est-ce qu’elle active ? Quelle est sa valeur symbolique, mémorielle, patrimoniale ? », déclare le photographe installé entre Marseille et Mexico.
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