Sabine Weiss au cœur du hors-série Fisheye en collaboration avec Women In Motion

06 novembre 2022   •  
Écrit par Ana Corderot
Sabine Weiss au cœur du hors-série Fisheye en collaboration avec Women In Motion

Main dans la main avec Women In Motion, programme lancé par Kering, Fisheye publie son troisième hors-série dédié à Sabine Weiss récompensée en 2020 par le Prix Women In Motion. Accompagné de témoignages inédits, cet opus rend un hommage appuyé à la photographe suisse, dont la vie et le parcours épatant influencèrent toute une génération d’artistes.

« Je photographiais toujours des choses assez étranges qu’il fallait solutionner (…) Des gens de la rue, de toutes catégories, je voulais témoigner les diversités »

, nous confiait Sabine Weiss dans son salon lors d’un entretien en 2020 pour Elles x Paris Photo. La même année, Kering, à travers son Prix Women In Motion célébrait une dernière fois l’artiste, disparue le 28 décembre 2021. Aujourd’hui, nous lui consacrons chez Fisheye un numéro spécial. Après Liz Johnson Artur et Babette Mangolte – également lauréates du Prix Women In Motion – ce dernier numéro vient compléter la liste de hors-séries.

Née à Weber en Suisse en 1924, Sabine Weiss s’intéresse dès ses onze ans au 8e art. Après un apprentissage à Genève chez Paul Boissonnas, elle part s’installer à Paris et devient l’assistante de Willy Maywald. Quatre ans plus tard, en 1950, elle épouse le peintre américain Hugh Weiss et entame sa carrière de photographe indépendante. En 1955, trois de ses images sont sélectionnées pour l’exposition Family of Man au MoMA de New York, ce qui marque alors le début de son parcours éclatant. Photographies de mode, de rues ou documentaire… La diversité d’approches caractérise le travail de Sabine Weiss. Désireuse de capter avant tout l’essence des êtres dans leur environnement, elle n’aura eu de cesse de s’aventurer, toujours avec tendresse, dans les confins de ce qui nous rend tous·tes humain·e·s.

© Sabine Weiss

© Sabine Weiss

Élargir les perspectives

 « On croyait connaitre Sabine Weiss, bercé·es par ses images d’enfants et de marginaux glanées au gré de ses voyages, autant de personnes photographiées avec tendresse et empathie. On l’a trop vite cataloguée dans la photographie humaniste, une case étriquée au regard d’un parcours qui mérite un élargissement de la perspective. »

Tels sont les mots qui ornent le début de la préface signée par Benoit Baume, directeur des rédactions chez Fisheye et Éric Karsenty, rédacteur en chef. De ses balbutiements photographiques à ses couvertures pour Vogue, l’opus, ponctué de témoignages et de rappels historiques et chiffrés, se fait le témoin d’une carrière épatante.

Comme pour parfaire cette rétrospective éditée, Kering renouvelle son soutien au parcours Elles X Paris Photo, – présenté du 10 au 14 novembre prochains au Grand Palais Ephémère – et propose une sélection de soixante-dix-sept œuvres de Sabine Weiss, curatées par la commissaire Federica Chiocchetti. L’occasion de se procurer l’un des hors-séries, mais également de découvrir le 10 novembre l’avant-première du film Le siècle de Sabine Weiss. Un documentaire inédit consacré à la photographe, réalisé par Camille Ménager et produit par Brotherfilms, qui sera programmé sur France 5 début 2023. Autant de façons de célébrer une femme qui a compté pour l’histoire de la photographie et dont les mots résonnent encore aujourd’hui : « Photographiez tout de suite tout ce qui vous entoure ! Votre maison, les gens que vous aimez naturellement, vos environs (…) Si vous vivez longtemps, ce sera des témoignages incroyables (…) »

© Sabine Weiss

Amoureux Jardin des Tuileries, Paris, 1985 © Sabine Weiss

© Sabine Weiss© Sabine Weiss

© Sabine Weiss

© Sabine Weiss

Saintes-Maries-de-la-Mer, 1960 © Sabine Weiss

© Sabine Weiss

© Sabine Weiss

© Fisheye Magazine

© Fisheye Magazine

Image d’ouverture © Sabine Weiss

Explorez
L'esthétique des luttes en photographie
L'arrestation du féroce chef mafieux Leoluca Bagarella, Parlerme, 1979. © Letizia Battaglia
L’esthétique des luttes en photographie
La photographie est un acte délibéré. Sa fabrication n’est qu’une suite de choix, d’exclusion et d’inclusion, de cadrage, de point de...
24 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
© Claudia Andujar. De la série A Sõnia, São Paulo, SP, vers 1971. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
Présentée à la Maison des Peintres dans le cadre des Rencontres d’Arles jusqu’au 5 octobre 2025, À la place des autres revient sur...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Nader Bahsoun, au croisement des médiums et des mémoires
© Nader Bahsoun
Nader Bahsoun, au croisement des médiums et des mémoires
Photographe et vidéaste franco-libanais, Nader Bahsoun explore les liens entre mémoire, résistance et transmission dans des territoires...
21 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
© Elsa et Johanna
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
Jusqu’au 27 juillet 2025, le Centre photographique Marseille accueille Lost and Found, la nouvelle exposition du duo Elsa & Johanna....
16 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L'esthétique des luttes en photographie
L'arrestation du féroce chef mafieux Leoluca Bagarella, Parlerme, 1979. © Letizia Battaglia
L’esthétique des luttes en photographie
La photographie est un acte délibéré. Sa fabrication n’est qu’une suite de choix, d’exclusion et d’inclusion, de cadrage, de point de...
24 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Os batismos da meia-noite © Joan Alvado
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Le photographe espagnol Joan Alvado compose des essais photographiques où l’étrange, le mythe et la légende s’entremêlent. S’inspirant...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Bleu Comme Une Orange © Lola Cacciarella
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Depuis quatorze ans, les Zooms du Salon de la photo mettent en lumière la création photographique. Cette année, Fisheye soutient le...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
© Claudia Andujar. De la série A Sõnia, São Paulo, SP, vers 1971. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
Présentée à la Maison des Peintres dans le cadre des Rencontres d’Arles jusqu’au 5 octobre 2025, À la place des autres revient sur...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III