Jusqu’au 30 janvier 2022, pour célébrer les cent ans de l’édition française du magazine de mode, le Palais Galliera accueille Vogue 1920-2020. L’occasion de redécouvrir ces grands noms de la photographie qui n’ont eu de cesse de métamorphoser leur médium de prédilection.
En 2020, Vogue Paris a fêté ses cent ans. Et pour marquer le coup, le Palais Galliera lui a organisé une exposition d’envergure, qui salue les artistes qui ont habillé ses pages. Une première dans l’histoire du magazine qui, très vite, a su s’émanciper de son homologue outre-Atlantique. Car, à ses balbutiements, l’édition française n’était qu’une simple traduction, sinon une adaptation, du titre américain. C’est en abordant des thématiques relatives à la culture que celui que l’on surnommait Frog – un assemblage de French et Vogue – est finalement parvenu à se distinguer. Il faut dire que pour le reste du monde, Paris était alors l’unique capitale de la mode, la ville dans laquelle artistes et intellectuels rayonnaient sans pareil.
De nouvelles représentations de la féminité
Reflet d’une époque en perpétuel changement, Vogue Paris s’est également fait miroir de l’évolution du 8e art. Car c’est ensemble que mode et photographie ont créé et se sont adaptés pour mieux anticiper les nouvelles façons d’appréhender le monde. Dès ses prémices, le studio Vogue était déjà considéré comme « une sorte de pépinière photographique ». Il fonctionnait, ainsi, comme un laboratoire d’expérimentation et de production pour les auteurs qui le fréquentaient. Une énergie soutenue par l’éditeur Condé Nast, fondateur du média. Force était de constater que les clichés argentiques devenaient plus attrayants que les illustrations qui, jusque-là, abondaient dans la presse. Le panorama des 1007 couvertures de Vogue Paris, présenté au rez-de-chaussée du Palais, matérialise, d’ailleurs, à lui seul l’évolution esthétique qu’a connue la revue.
En outre, si la rétrospective met en lumière le talent de ses illustrateurs, elle concède donc, de la même manière, une place de choix à ses photographes. Parmi eux, George Hoyningen-Huene, Horst, Guy Bourdin, Helmut Newton, Albert Watson, Peter Lindbergh, Mario Testino, Inez & Vinoodh… Autant de grands noms que d’artistes qui ont composé des images, souvent subversives, qui donnent à voir de nouvelles représentations de la féminité. Enfin, plus que l’histoire du vêtement, l’exposition – riche de 400 œuvres issues des archives – rend hommage à un héritage. Celui laissé par toute une famille de rédactrices et de rédacteurs en chef qui, tour à tour, ont façonné l’édition parisienne avec succès. La preuve en est : un siècle a beau être passé, l’influence du plus ancien des magazines de mode français encore en activité demeure pérenne.
© à g. David Bailey, à d. Mario Sorrenti / Paris Musées, Palais Galliera
© à g. The Guy Bourdin Estate 2021, Courtesy of Louise Alexander Gallery, à d. David Sims / Paris Musées, Palais Galliera
© à g. Peter Lindbergh, à d. Jean-Baptiste Mondino
© à d. Mario Testino / Vogue Paris, février 2007, à g. George Hoyningen-Huene
© The Guy Bourdin Estate 2021, Courtesy of Louise Alexander Gallery
© à g. Estate of Jeanloup Sieff, à d. William Klein
Image d’ouverture © The Guy Bourdin Estate 2021, Courtesy of Louise Alexander Gallery