Jan Hoek photographie pour créer du lien. L’artiste hollandais s’intéresse au résultat inattendu apparaissant durant un shooting. Avec Boda Boda Madness, il propose des portraits surréalistes de chauffeurs de taxi-moto à Nairobi.
Un jour, suite à la publication d’une annonce pour trouver des modèles, Jan Hoek se retrouve dans la maison d’un soixantenaire – un homme qu’il n’aurait jamais rencontré autrement. « C’est à ce moment-là que j’ai compris que je voulais être photographe », précise-t-il. Depuis, il utilise son boitier pour entrer en contact avec des inconnus, et tenter de saisir leur réalité. Loin du rapport traditionnel photographe/sujet, l’artiste hollandais s’intéresse à ce qui se crée entre son modèle et lui, résultat de leurs différentes attentes. « C’est très important de collaborer avec les personnes que je rencontre. Le point de départ du projet est aussi fait de leurs envies. » Souvent, la finalité du shooting ne ressemble en rien à ce qu’il avait imaginé et le sujet devient créateur.
La moto la plus cool de Nairobi
Boda Boda Madness démarre d’une envie commune avec le designer de mode kenyan ougandais Bobbin Case. À Nairobi, les conducteurs de Boda Boda (taxi moto) customisent leurs véhicules pour attirer les clients. Les deux compères ont alors l’idée de leur confectionner des tenues assorties à leurs motos. « Tous les chauffeurs de Boda Boda veulent avoir la moto la plus cool de Nairobi. On voulait les représenter comme de véritables superstars », précise Jan. Collaboration oblige, les deux artistes se sont adaptés aux volontés de chacun. « Le pilote rasta voulait avoir un casque dans lequel ses dreadlocks étaient encore visibles. Nous y avons donc fait deux trous ». Ses portraits constituent un résultat délicieux et inattendu où chaque détail compte. Réalité ou fantaisie ? La question se pose face à ces images de super-héros.
© Jan Hoek