Habituellement très fréquentés, les temples d’Angkor, au Cambodge, se sont retrouvés vidés de toute âme. Le Français Greg Mo capture ces paysages silencieux en pleine crise du Covid-19. Une aubaine pour les locaux, un désastre pour le tourisme.
Installé au Cambodge, le photographe français Greg Mo s’intéresse à la désertification des temples d’Angkor survenue durant l’épidémie du coronavirus. Alors que 125 cas ont été déclarés, le pays est un des rares à recenser zéro décès. « La plupart des cas positifs étaient des ressortissants français. Lorsque les Khmers voyaient des Barangs – terme pour désigner un Français et par extension un blanc – ils prenaient la fuite, ils étaient inquiets. On me surnommait même « M. Covid » », raconte Greg Mo. Ce reportage dresse un portrait à double dimension. La population locale se réapproprie ces hauts lieux archéologiques, mais l’économie du tourisme pâtit de cette situation. En 2019, Angkor accueillait plus de six millions de visiteurs, les files d’attente s’inscrivaient alors dans le paysage habituel. « J’ai voulu montrer les temples vides. L’affluence n’a jamais été aussi faible que depuis l’époque des Khmers Rouges en 1979. Je voulais aussi illustrer les répercussions diverses que cela implique sur les business autour », explique le photographe.
© Greg Mo