Sublimer l’ordinaire

12 février 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Sublimer l'ordinaire

Influencé par les arts, le photographe suisse Jacques Brun présente, avec Sunset Garden, un projet à la frontière entre deux mondes : l’ordinaire et l’imaginaire.

Né à Lausanne en 1992, le photographe Jacques Brun s’est installé à Paris en 2017, pour devenir photographe commercial indépendant. Rêveur, c’est dans une bibliothèque que le jeune artiste a choisi de se tourner vers ce métier. « Pendant une période de révisions, j’observais, à travers la fenêtre, cet arbre monumental qui trônait dans le parc », se souvient-il. Le contraste poétique entre la lecture ennuyeuse dans la salle confinée et cette ouverture au monde l’a frappé – une scène qui attendait d’être capturée.

Pour Jacques Brun, le 8e art est « une glaise ». « La photographie a le rôle d’un langage personnel, qui s’apprend et se désapprend, comme on jouerait ses gammes le jour, pour improviser sur du jazz la nuit », explique-t-il. L’image lui permet d’immortaliser un « instant suspendu, entre l’immobile et le mouvement ». Choisir le sublime, la fulgurance dans le quotidien. Une approche poétique, influencée par les arts : de la peinture à la musique en passant par la sculpture.

Révéler une autre réalité

Pour réaliser Sunset Garden, son dernier projet en date, l’auteur s’est inspiré des peintures de Thomas Cole, des images de Luigi Ghirri, des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, et des couleurs de Claude Monet. « Je travaille sur la recherche nostalgique d’une nature idéale, et sur sa perception romantique », précise Jacques Brun. Un jardin d’Eden modernisé, transformé par la domestication de la nature. Dans un univers onirique, paysages, portraits et natures mortes se côtoient. « Une réalité inspirée de l’ordinaire et de l’imaginaire, construite par des rêves et mythes communs », ajoute le photographe.

Baignés d’une lumière douce, les modèles de l’artiste semblent presque irréels. L’illusion s’immisce dans ces scènes utopiques, et dévoile des récits cachés. « J’essaie de faire avouer aux gens, aux choses, aux paysages leurs histoires, confie Jacques Brun. L’imagination permet de voir au-delà du quotidien pour révéler une autre réalité que celle que l’on croit observer ». À l’instar des impressionnistes, le photographe reconstruit des scènes du quotidien avec sa sensibilité personnelle. Sunset Garden, évoque un paradis fictif, magnifié par l’imagination.

 

© Jacques Brun

© Jacques Brun© Jacques Brun

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© Jacques Brun© Jacques Brun

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© Jacques Brun

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