Vorkuta : huis clos soviétique

03 avril 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Vorkuta : huis clos soviétique

La série Nevermind Sovietland illustre le voyage du photographe espagnol Tomeu Coll jusqu’à Vorkuta, une ville russe, construite par les prisonniers des goulags. Un témoignage touchant sur l’isolation d’un peuple perdu au cœur d’un territoire gelé à retrouver au Festival Circulation(s)

Cinéaste de formation, Tomeu Coll est fasciné par le pouvoir des caméras. Pour lui, ce sont des inventions fabuleuses, capables d’enregistrer un instant fugace et d’en faire une histoire inoubliable. Pourtant, très vite, l’artiste se tourne vers la photographie. Avec le temps, il apprend à aimer le huitième art, et à créer des récits immobiles.  « J’ai compris qu’une image fixe pouvait avoir autant d’impact qu’une scène tirée d’un film », explique-t-il.

Son boîtier ? Un outil lui permettant de découvrir de nouvelles cultures. « J’essaie de m’imprégner de ce que je photographie, confie-t-il. Sinon, mon image n’a pas de raison d’être. J’ai besoin de prendre part à l’histoire de mes modèles, ou d’essayer, au moins, de nouer des liens avec eux. » C’est donc plein d’empathie qu’il voyage jusqu’à Vorkuta, une cité russe située à 3 000 kilomètres de Moscou, et construite par les prisonniers des goulags, à l’apogée de l’Empire soviétique. Un territoire glacé, au passé complexe et au futur indéterminé. « J’ai toujours été fasciné par l’histoire soviétique. Cette période, pourtant récente, marquée par la révolution d’un peuple », précise le photographe.

© Tomeu Coll

Un lieu hors du temps

C’est d’abord le froid polaire du territoire qui attire Tomeu Coll. Un climat difficile, loin de son Espagne natale. Originaire d’une île, le photographe veut expérimenter une autre forme de solitude, en se rendant à Vorkuta. « Je voulais vivre l’isolation, la vraie. Cette certitude d’être perdu, au milieu de nulle part, sans échappatoire, à 40 heures de train de la grande ville la plus proche », affirme-t-il. Alors qu’il compose Nevermind Sovietland, le photographe découvre un peuple unique, forgé par une vie difficile, et porté par un passé poignant. Un peuple habitant une ville construite sous la contrainte, par des prisonniers bravant la morsure du froid. Une culture complexe, coincée entre deux mondes, regrettant parfois l’URSS et sa redoutable puissance. En découvrant Vorkuta, on découvre aussi un monde de contrastes, entre aversion et affection. « Malgré l’hostilité des lieux, lorsqu’on y naît, une partie de nous appartient à l’endroit », conclut simplement Tomeu.

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll

© Tomeu Coll
Más allá del círculo Polar Ártico (en Rusia), se encuentra Vorkutá. Una ciudad construida por los presos del Gulag Soviético, en el año 1932.
La minería era y de alguna manera sigue siendo, el tesoro del ártico, hasta el punto de que una mina de carbón en funcionamiento significa más tiempo de vida en el Círculo Polar. No en vano solo quedan cinco minas de carbón abiertas de las 13 que habia en su esplendor como ciudad.
La crisis del carbón provocó y sigue provocando el abandono de muchas de las poblaciones que constituían el anillo de Vorkutá. La población de Vorgashor es una de ellas. No está oficialmente abandonada, pero desde principios de años solo quedan cinco familias viviendo en uno de los edificios. De los demás edificios la mayoría están derruidos. Entre las cinco famílias que todavía vivían este verano, había una mujer, ya mayor, entrenadora olímpica de ping-pong, su hija campeona olímpica, los demás ex-mineros, retirados antes de tiempo por problemas cardíacos y respiratorios debido al trabajo bajo tierra. Los salarios no los cobran desde hace tiempo, y si no fuera por los propios vecinos, seguramente ya no estarían aqui.
Llevan mucho tiempo pidiendo ayudas al Gobierno de Putin para que les den una vivienda en condiciones habitables y no tener que vivir entre ruinas, pero nunca reciben respuesta. Lo único que les ofrecieron fue un traslado a otra población cercana en la que en poco tiempo volverían estar en la misma situación.
Otra ciudad como Halmer-U, unos kilómetros más al norte, es la única oficialmente abandonada y su aspecto es desolador. Es tan solo un signo de lo que pasará en el resto de poblaciones del Círculo Polar Ártico. Ya no hay entusiasmo en la vieja ex-Unión Soviética, y la gloria de la vida más allá del Círculo Polar, (como dicen algunos mensajes gigantes repartidos entre lo más alto de los edificios y en medio de la desierta tundra) ya está derrotada, y con ella la memoria de quienes to

© Tomeu Coll

Explorez
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
© Issei Suda
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
Le Centre de la photographie de Mougins présente, jusqu'au 8 juin 2025, une exposition sur le photographe japonais iconique Issei Suda.
29 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Stefan Dotter, dans le sillage des femmes de la mer
© Stefan Dotter
Stefan Dotter, dans le sillage des femmes de la mer
Photographe allemand installé à Tokyo, Stefan Dotter signe, avec Women of the Sea, une immersion sensible au cœur d’une tradition...
25 avril 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
11 séries photographiques qui mettent le Brésil à l’honneur
© Alice Quaresma
11 séries photographiques qui mettent le Brésil à l’honneur
L’année 2025 est marquée par la saison France-Brésil. Ce programme a pour ambition de renforcer les liens entre les deux pays en nouant...
23 avril 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
© Rosalie Kassanda
Les coups de cœur #540 : Rosalie Kassanda et François Dareau
Nos coups de cœur de la semaine, Rosalie Kassanda et François Dareau, arpentent les rues du monde en quête de quelques étonnements et...
21 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Simen Lambrecht donne vie à la mort
© Simen Lambrecht
Simen Lambrecht donne vie à la mort
À travers un livre en devenir, le photographe flamand Simen Lambrecht, désormais installé à Berlin, fait perdurer la mémoire de sa...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
01 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Heidie et Gaëtan. © Émeline Sauser
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Grande gagnante de la finale du prix Mentor à Paris en décembre dernier, Émeline Sauser est de nouveau sur les routes pour poursuivre sa...
01 mai 2025   •  
Écrit par Gwénaëlle Fliti
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
05:16
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
Après une pause bien méritée, Focus revient, ce mois-ci, avec un épisode dédié à Flore Prébay et sa série Illusion. Un travail pictural à...
30 avril 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas