Issue d’une double culture occidentale et africaine, par son père suisse et sa mère guinéenne, Namsa Leuba fait dialoguer la cosmogonie africaine avec ses origines. Cet article est à retrouver dans Fisheye #13.
En 2011, Namsa Leuba passe deux mois en Guinée-Conakry, durant lesquels elle participe à des cérémonies et des rituels religieux. Cette expérience déterminante est l’occasion d’en apprendre plus sur sa culture et de réaliser le projet Ya Kala Ben. Ce travail la conduit à poursuivre ses recherches en Afrique du Sud où l’histoire complexe de ce pays lui paraît intéressante « pour examiner ces mécanismes de syncrétisme. D’une part, la colonisation a participé à une reconfiguration en profondeur des sociétés et des pratiques locales; d’autre part, l’abolition de l’apartheid a engendré un discours officiel valorisant la richesse de la diversité, du métissage et du vivre-ensemble », explique la photographe.
Inyakanyaka, terme qui signifie « trouble » en zoulou, son dernier projet en Afrique du Sud, désacralise les fétiches et leur charge mystique en les figeant dans une construction occidentale. Une manière d’interroger l’ambiguïté de l’ethnocentrisme, et de faire converger cultures africaine et occidentale dans un récit culturel que la photographie incarne. Composé de quatre séries – Zulu Kids, Ndebele Pattern, Khoi San et The Kingdom of Mountains –, Inyakanyaka tente d’établir, de différentes manières (statues, enfants ou modèles), un dialogue entre l’identité africaine et le regard occidental.
© Namsa Leuba