Feng Li : faille spatio-temporelle

18 janvier 2018   •  
Écrit par Benoît Baume
Feng Li : faille spatio-temporelle

Photographe de l’instant, Feng Li vagabonde à la recherche de l’insolite dans sa série White Night débutée en 2005. Repéré et mis en avant par le collectionneur sinophile Thomas Sauvin en 2010, et présenté lors du Jimei x Arles International Photography Festival, à Xiamen où il a remporté le prix Découverte en décembre dernier, il sera exposé cet été aux Rencontres d’Arles. Ce portfolio fait partie de notre dernier numéro.

« Au-delà des classiques notions d’espace où l’homme projette ses pas, il est une dimension où peuvent se glisser par les innombrables portes du temps ses désirs les plus fous. Une zone où l’imagination vagabonde entre la science et la superstition, le réel et le fantastique, la crudité des faits et la matérialisation des fantasmes. Pénétrez avec nous dans cette zone entre chien et loup, par le biais… de La Quatrième Dimension ! »  Le texte qui introduit la célèbre série télévisée de Rod Serling, La Quatrième Dimension donc, s’applique parfaitement à la série photographique White Night de Feng Li. Autodidacte, ce dernier découvre et se passionne pour la photo durant ses études de médecine chinoise traditionnelle. Au fil du temps, il se retrouve à travailler pour l’administration hospitalière, puis pour un service de communication officielle en 1999, comme photographe. « Je réalise des images d’inauguration, d’événements qui rassemblent la communauté ou des réunions. Mon travail personnel est né en contrechamp, en 2005, afin de donner ma vision du monde. J’utilise le flash pour créer un effet de scène. J’ai l’impression de voir une scène d’opération dans un hôpital. Je prends ma photo comme un moment, pas comme une relation », précise Feng Li.

Guidé par les détails troublants et les personnages hors normes, le photographe nous entraîne dans un univers qui se situe entre Diane Arbus, pour ses freaks du quotidien, et Stranger Things, la série paranormale de Netflix, pour le sentiment d’inconfort que procurent ses images. « Mes photos montrent l’extravagance et l’absurdité du monde en captant des instants surprenants de la vie quotidienne, ordinaire », poursuit-il. Certains parlent de lui comme d’un élève de Martin Parr. Loin du regard goguenard et cynique du Britannique, Feng Li cherche à nous montrer le monde à travers ses yeux, sans méchanceté ni arrière-pensée. « Mon travail parle d’un état incertain de la vie réelle », détaille-t-il encore. Cette force brute, presque naïve, entraîne sur son passage les plus cartésiens, ouvrant la voie à une dimension parallèle, en marge de toute normalité.

 

© Feng Li

 

© Feng Li

© Feng Li© Feng Li
© Feng Li
© Feng Li© Feng Li

Un portfolio à retrouver dans Fisheye #28, en kiosque et disponible sur Relay.com.

 

© Feng Li

Explorez
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
Speak the Wind, 2015-2020 © Hoda Afshar, Courtesy de l'artiste et de la Galerie Milani, Brisbane, Australie.
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent de certaines des expositions du moment et de sujets qui...
05 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ? © Jenny Bewer
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Panorama 27 : au Fresnoy, l’image réinventée
Daniel Duque, Pacifico, film, 2025, production Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains © Daniel Duque
Panorama 27 : au Fresnoy, l’image réinventée
Au cœur du Fresnoy, l’exposition annuelle Panorama est devenue un rendez-vous incontournable. Pour sa 27e édition, l’événement orchestre...
02 octobre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Edward Weston et Tyler Mitchell seront bientôt exposés à la MEP 
© Edward Weston, Charis, Santa Monica (Nude in doorway), 1936 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris, 2025. Courtesy Wilson Centre for Photography
Edward Weston et Tyler Mitchell seront bientôt exposés à la MEP 
Du 15 octobre au 25 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie présentera deux rétrospectives. L’une sera consacrée à Edward...
01 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Rencontres du 10e 2025 : une biennale en prise avec le monde
© Chloé Nicosia, One Hundred Trillion Dollars / Courtesy of the artist and Rencontres photographiques du 10e
Rencontres du 10e 2025 : une biennale en prise avec le monde
Pour cette édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e, qui défie une nouvelle fois les attentes, les photographes mis·es en avant...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Polaraki : une collection de polaroids d'Araki sort d'un appartement parisien
Sans titre, Araki Nobuyoshi 1990 -2024 © Nobuyoshi Araki © Musée Guimet, Paris, Nicolas Fussler
Polaraki : une collection de polaroids d’Araki sort d’un appartement parisien
Jusqu'au 12 janvier 2026, le musée des arts asiatiques - Guimet accueille une collection foisonnant de polaroids, issue de l’œuvre du...
06 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #561 : Julie Brochard et Anna Prudhomme
© Anna Prudhomme
Les coups de cœur #561 : Julie Brochard et Anna Prudhomme
Julie Brochard et Anna Prudhomme, nos coups de cœur de la semaine, ont puisé l’inspiration dans la maison de leurs grands-parents. La...
06 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet