L’Alaska en plein été

14 mai 2018   •  
Écrit par Lou Tsatsas
L'Alaska en plein été

Andrea Pugiotto est un photographe italien. Il rêve depuis l’enfance de visiter l’Alaska. Ce qu’il fait l’été 2016, durant un mois. Le résultat : The End of the Road, portrait d’une terre inconnue loin de l’image d’Epinal de paysages glacés.

Andrea Pugiotto se définit comme un narrateur. Son intérêt pour la photographie naît à l’aéroport de Venise où il travaille peu après sa sortie du lycée. Là-bas, le flux constant de voyageurs le fascine, et il se prend à observer certains visages avec attention. « J’aime imaginer leurs pensées, juste en les regardant », explique-t-il. « J’ai alors commencé à prendre des clichés imaginaires de chacune de ces rencontres. »  C’est ainsi que la photographie s’impose de manière évidente comme un moyen de raconter une histoire, et de replacer ces personnages dans un paysage qui leur ressemble.

En 2016, il se rend en Alaska, contrée qui le fascine depuis l’enfance, en plein été. La grandeur du territoire et son atmosphère unique le poussent à sortir son boîtier et à entamer un nouveau récit, plus personnel cette fois. « L’Alaska est complètement différent de ce que l’on a l’habitude de voir. C’est à la fois un début et une fin, qui se forment autour de soi, et on devient un être projeté dans cette immensité. »

Dans des yeux d’enfant

Le portrait que brosse Andrea de l’Alaska est touchant. Il en donne une vision à la fois intime et solitaire. La nature y dialogue avec les lumières tamisées des cafés. Dehors, la neige laisse place à la pluie, et l’été transforme l’État en une terre inconnue. « C’était un rêve d’enfant de me perdre dans la nature sauvage, au milieu des ours polaires et des glaciers », confie le photographe. « J’ai attendu si longtemps pour y aller, mais malgré cette anticipation, je n’étais pas prêt. Ce fut une formidable surprise, et c’est cet étonnement que j’ai essayé de traduire dans mes photographies. »The End of the Road révèle un territoire étrange, loin des paysages gelés habituels, un lieu où l’homme et son environnement cohabitent autrement. « Je ne voulais pas photographier un Alaska ‘cliché’, trop superficiel. C’est au contraire une région magnifique, où vivent des hommes respectueux de la nature. Un territoire où toutes les espèces sont liées », décrit Andrea. Bercé par les rêves de sa jeunesse, le photographe écrit un carnet de voyage qui oscille entre tendresse et émerveillement. « En Alaska, on est à la fois grand et minuscule. Et moi, je vis, libre et sauvage », conclut-il.© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto© Andrea Pugiotto

© Andrea Pugiotto

Explorez
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Elie Monferier : visible à la foi
© Elie Monferier
Elie Monferier : visible à la foi
À travers Sanctuaire – troisième chapitre d’un projet au long cours – Elie Monferier révèle, dans un noir et blanc pictorialiste...
21 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Eimear Lynch s'immisce dans les préparatifs de soirées entre adolescentes 
© Eimear Lynch
Eimear Lynch s’immisce dans les préparatifs de soirées entre adolescentes 
Dans le souvenir de bons moments de son adolescence, Eimear Lynch, aujourd’hui âgée de 29 ans, a imaginé Girls’ Night. Au fil des pages...
19 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
© Pauline Köhlen
Les coups de cœur #519 : Pauline Köhlen et Ryan Young
Pauline Köhlen et Ryan Young, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent à une forme d’ancrage. La première interroge notre relation...
18 novembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 18.11.24 au 24.11.24 : un cycle d’existence
© Eimear Lynch
Les images de la semaine du 18.11.24 au 24.11.24 : un cycle d’existence
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye esquissent les contours d’un cycle d’existence pétri de souvenirs et...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la  poésie tutoie l'engagement écologique
Décolorisation, 2024 © Letizia Le Fur, courtesy Galerie Julie Caredda – Paris
Chaumont-Photo-sur-Loire, une 7ᵉ édition où la poésie tutoie l’engagement écologique
Sur les bords de Loire, dans l’idyllique domaine du château de Chaumont-sur-Loire, se sont installées cinq expositions qui célèbrent la...
23 novembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
© Marie Le Gall
Marie Le Gall : photographier un Maroc intime
Absente depuis vingt ans, lorsque Marie Le Gall retourne enfin au Maroc, elle découvre un territoire aussi étranger que familier....
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
© Aleksandra Żalińska
Aleksandra Żalińska rend un tendre hommage à sa grand-mère
À travers But please be careful out there, Aleksandra Żalińska photographie sa grand-mère, avec qui elle entretient une grande...
22 novembre 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas