À l’heure de la réouverture des cafés, restaurants et brasseries de l’Hexagone, Olivier Culmann est parti visiter une dizaine de zincs pour le compte de Pernod Ricard, qui lui a confié sa campagne artistique 2021. Des images à découvrir lors de la prochaine édition de Paris Photo, cet automne.
Pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas, Olivier Culmann est un photographe de talent – prix Niépce 2017 et membre du collectif Tendance floue – doté d’un goût certain pour les relations humaines et d’un sens de l’humour qui affleure parfois dans ses travaux. La 12e carte blanche Pernod-Ricard, qui lui a été confiée, lui permet de démontrer une fois de plus sa capacité à relever de jolis défis… et à lever le coude, avec modération bien entendu. La convivialité dans les cafés, la thématique retenue par la marque de spiritueux, lui a permis d’élaborer un projet original qui l’a conduit dans une dizaine d’établissements de l’Hexagone. Une manière d’arpenter la France des villes et des villages et de rencontrer les actrices et les acteurs de cette convivialité dont nous avons été trop longtemps privés ces derniers mois. Paris, Fercé-sur-Sarthe, Lyon, Montgesty, Marseille, Seninghem… Dans chacune des étapes de cette tournée des grands-ducs, le photographe a décidé de jouer à fond les codes de la photographie populaire, au sens noble du terme. Photo de groupe en mode sportif, variations sur photomatons, mosaïque de verres, coupes, chopes et tasses, vue extérieure du café, carte postale du village, portrait en pied du cafetier… Un véritable marathon photo en deux fois dix jours, soutenu par une équipe de production de cinq personnes et une logistique plus proche d’un long-métrage que de celle d’un shooting photo…
© Pascal Michaut
« Ce qui m’a intéressé dans ce projet, c’est de rendre hommage à une photographie ordinaire, populaire au sens noble du terme, une photographie qui raconte l’histoire des gens et à laquelle ils sont très attachés, précise le photographe. Partout nous avons été très bien accueillis, les gens ont vraiment embarqué dans le projet, ils ont été acteurs des photos. Il ne s’agissait pas de “prendre” des photos, mais plutôt d’une collaboration », ajoute Olivier Culmann, habitué des projets collectifs menés avec Tendance floue. « Et puis j’aimais bien l’idée de faire entrer cette photographie vernaculaire dans l’enceinte de Paris Photo, qui est plus destiné aux collectionneurs et à une certaine classe sociale », ajoute avec malice le photographe.
Dans la France des campagnes et des villages, dont les commerces ont souvent baissé le rideau, le café demeure un îlot de résistance où les gens peuvent encore nouer des relations sociales. La moitié des établissements photographiés lors de cette campagne ont été aidés par 1000 Cafés, structure destinée à conserver ou à faire renaître ces espaces de convivialité, qui font aussi office de dépôt de pains, de journaux, de poste… un ensemble de services précieux à chacun des habitants, et déterminant pour préserver une vie sociale qui reprend progressivement des couleurs… Les photos d’Olivier Culmann seront à déguster prochainement, sans modération cette fois !
© Pascal Michaut