Qui n’a jamais rêvé d’un espace où la nature reprendrait ses droits face à l’homme ? Où le bruit des klaxons serait remplacé par le chant des oiseaux ? Et où la culture de son potager ne serait plus assimilé à une pratique bobo ? Le photographe espagnol Joan Alvado est l’un de ces artistes rêveurs. Cet article est à retrouver dans notre dernier numéro.
Pour réaliser The Last Man on Earth (« Le dernier homme sur terre »), il s’est rendu en « Laponie espagnole », une zone dépeuplée au centre de la péninsule ibérique qui compte 7,34 habitants par kilomètre carré sur une surface de plus de 65 000 km2. Ce lieu quasi désert lui a fourni un terrain de réflexion parfait, car ses images renvoient à l’une des conséquences de la mondialisation et du développement des grandes villes : le dépeuplement. Un phénomène globalisé pourtant méconnu. Sans aucune nostalgie, l’auteur dépeint « la fin de l’agriculture comme mode de vie », et ne cesse de questionner notre futur. Que vont devenir ces territoires dans trente, quarante ou cinquante ans ? Existe-t-il une alternative au modèle agricole ? « À travers mon essai photographique, j’affirme un élément : cette tendance ne s’inversera pas. Il n’y aura jamais de repeuplement des zones rurales », explique le photographe. Dystopie ou utopie ? Tout dépend des besoins et des valeurs de chacun. La série The Last Man on Earth est exposée jusqu’au 10 mai 2020 au Centquatre-Paris, dans le cadre de la 10e édition de Circulations(s), le festival de la jeune photographie européenne, manifestation qui est l’objet de notre dossier.
Cet article est à retrouver dans Fisheye #41, en kiosque et disponible ici.
En attendant, le déconfinement, le festival Circulations(s) à développé le dispositif STAY HOME(S), à découvrir sur son compte Instagram.
© Joan Alvado