Les arpenteurs du paysage : Luke Evans

28 janvier 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les arpenteurs du paysage : Luke Evans

Inventif, le photographe britannique Luke Evans réalise des trompe-l’œil hyperréalistes pour représenter une nature sauvage, sortie tout droit de son imagination. Cet article est à retrouver dans le dossier de notre dernier numéro : Les arpenteurs du paysage.

« Il y a deux fils rouges dans mon travail: l’un est la réinterprétation de la nature, et l’autre la déconstruction du médium photographique. J’aime travailler sur différents projets, qui ont chacun leurs propres règles. Je suis plus sensible à la construction qu’à la réaction »

, déclare Luke Evans. C’est en capturant ses amis que le photographe londonien de 28 ans s’est familiarisé avec le médium photographique. Depuis, il a délaissé le portrait pour réaliser des trompe-l’œil intrigants. Jouant avec les échelles et différents accessoires, il construit des paysages depuis son propre studio. « La première image de la série Second Nature, Glacier, a été réalisée à l’aide de deux blocs de glace venus de mon frigo. Je les ai peints en bleu à l’aide de colorant alimentaire, et placés sur un miroir pour simuler la réflexion de la lumière sur l’eau. Sun and Moon est une photographie d’un lac près de chez moi, imprimée en grand format, puis criblée de trous faits à l’aide d’un arc. J’ai ensuite éclairé l’image par-derrière pour imiter le scintillement du soleil à la surface », explique l’artiste.

Imprimées, déchirées, rephotographiées, scannées… ses images deviennent ses terrains d’expérimentation pour façonner une nature sortie tout droit de son imagination. Inspiré par le concept de vérité souvent associée au 8e art, Luke Evans aime jouer avec la notion de regard, et inviter le spectateur à questionner ce qu’il observe. Verdure luxuriante, panoramas arctiques, ou simples mirages? En devenant sculpteur de ses propres images, l’artiste modèle ses songes et devient l’inventeur d’un univers illusoire. « La nature est synonyme de foyer pour moi, elle est aussi distante que familière », confie-t-il. En rendant hommage à son « chez lui », le photographe donne à voir un environnement déroutant – aussi factice que réaliste.

 

Cet article est à retrouver dans le Fisheye #45, en kiosque et disponible ici

 

© Luke Evans

 

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© Luke Evans© Luke Evans

 

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