Nos coups de cœur #323, Jimmy Beunardeau et Julien Mazille photographient tous deux la rue. Le premier capture un festival emblématique de Taïwan, et le second, le charme des rues de Lyon.
Jimmy Beunardeau
Photographe indépendant représenté par l’agence Hans Lucas, Jimmy Beunardeau partage sa vie entre la France et Taïwan. « Là-bas, je mène plusieurs travaux au long cours, et je réalise des reportages pour la presse. Chaque événement lié aux cultures ancestrales de ce pays est une occasion pour moi de partager un peu son histoire passionnante », précise-t-il. En décembre 2020, il capture King Qinshan, l’un des plus grands festivals taoïstes du territoire. « Celui-ci s’est tenu loin de toute préoccupation liée à la Covid-19, puisque la pandémie y a été jugulée de manière exemplaire », ajoute-t-il. Un événement consacré au Roi Qinshan, un dieu protégeant les habitants des fléaux et catastrophes. « La légende veut que le Roi envoie ses généraux en voyage nocturne pour inspecter les lieux, récompenser les bonnes actions, punir le mal et attraper les esprits qui font souffrir le peuple pour les purifier. Si autrefois l’atmosphère de la déambulation était solennelle et calme, aujourd’hui elles sont plus vivantes – jusqu’à atteindre leur paroxysme cette année avec plus de feux d’artifice et de pétards que jamais ! », raconte l’auteur. Une manifestation évoquant les joies d’une époque plus légère.
© Jimmy Beunardeau / Hans Lucas
Julien Mazille
« La street photography est une bonne école pour apprendre à manipuler le médium, car c’est une voie très exigeante. Par définition, on ne contrôle ni la lumière ni la scénographie. Il faut donc apprendre à faire corps avec son appareil photo, à cadrer rapidement, à se déplacer vite pour obtenir le maximum d’une scène. Et on doit aussi développer des qualités essentielles : la patience, la sérendipité, la compassion… »
, déclare Julien Mazille. Né en 1993 au Cameroun, ce photographe réside aujourd’hui à Lyon, où il ne cesse de capturer la vie urbaine. C’est en 2018 que l’auteur tombe amoureux du 8e art, encore découvrant l’œuvre de Joshua K. Jackson. Rapidement, il s’intéresse aux « maîtres de la couleur : Saul Leiter, Harry Gruyaert, ou encore Ernst Haas », et pratique inlassablement, dans les rues de la ville des lumières. « Le terme “artless” est celui qui décrit le mieux mon approche photographique : j’essaie d’être le plus instinctif possible. Je ne force rien. Seule l’émotion compte, et l’on ne peut être touché que si on est absolument disponible », explique-t-il. En jouant avec les clairs-obscurs, et la dimension insolite du quotidien, l’auteur capte avec dextérité le charme de son environnement.
© Julien Mazille
Image d’ouverture : © Julien Mazille