Les coups de cœur #359

27 septembre 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #359

Si nos coups de cœur #359 explorent des esthétiques bien différentes, tous deux aiment travailler la lumière. Grégoire Grange utilise le flash pour souligner le surréalisme de l’ordinaire, et Calder Sell peint, avec les rayons du soleil, des récits poétiques.

Grégoire Grange

Photographe et directeur artistique, Grégoire Grange, 48 ans, vit et travaille actuellement à Bordeaux. C’est en autodidacte qu’il apprend les rouages du 8e art, « bien que j’aie grandi dans une famille de photographes », précise-t-il. Inspiré par l’univers du skate, et sa scène de passionnés, l’artiste développe une approche créative « erratique et aléatoire, qui explore l’hybridation, l’écho, le larsen ». Shootées au flash, les scènes qu’il révèle oscillent entre le surréalisme et un réel brut – un quotidien absurde que chacun reconnaît et déconstruit. Réalisée en Allemagne, en 2019, la série Corn explore les dichotomies qui naissent dans un monde en constante évolution. « Agriculture intensive, lacs artificiels, voies rapides pour trottinettes, vélos électriques et distributeurs de lait automatique tissent en rase campagne un eugénisme prégnant. Corn défait ou crée des franchissements en dialogue constant entre artificiel et naturel », explique le photographe. Porté par des couleurs saturées et des cadrages dynamiques, le projet invite le regardeur à reconsidérer sa manière de voir l’hybridation de notre société.

© Grégoire Grange© Grégoire Grange
© Grégoire Grange© Grégoire Grange
© Grégoire Grange© Grégoire Grange

© Grégoire Grange

Calder Sell

« La photographie est pour moi une tentative de collaboration – qu’elle soit avec les gens, l’espace, ou les créatures qui l’habitent. En traitant la lumière comme un sujet à part entière, je crée des atmosphères prenant racine dans le sublime. J’aime transposer les expériences à l’autre dans l’abstrait, et voir quelles histoires émergent de cette interaction »

, raconte l’artiste américain Calder Sell. Diplômé des beaux-arts, l’auteur réalise des projets où les lueurs naturelles projettent sur le monde des traces poétiques, des fragments de contes. Cette obsession pour la lumière est particulièrement présente dans How the ants crawl in. « La série illustre un désir, celui de percevoir la lumière comme un moyen de connexion, qui nous touche chacun d’une manière différente. Mes clichés brouillent la frontière entre l’espace et le sujet. En mêlant les techniques traditionnelles aux technologies contemporaines de projection, je confine mes images non pas dans des cadres, mais dans l’espace même que j’habite », poursuit-il. Une plongée intimiste dans un monde paisible, où le soleil révèle des bribes d’imaginaires.

© Calder Sell© Calder Sell
© Calder Sell© Calder Sell
© Calder Sell© Calder Sell

© Calder Sell

Image d’ouverture : © Calder Sell

Explorez
Les photographes montent sur le ring
© Mathias Zwick / Inland Stories. En jeu !, 2023
Les photographes montent sur le ring
Quelle meilleure façon de démarrer les Rencontres d’Arles 2025 qu’avec un battle d’images ? C’est la proposition d’Inland Stories pour la...
02 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
© Vanessa Stevens
Volcan, clip musical et collages : nos coups de cœur photo d’août 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
29 août 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Contenu sensible
Focus #80 : Sofiya Loriashvili, la femme idéale est une love doll
06:31
© Fisheye Magazine
Focus #80 : Sofiya Loriashvili, la femme idéale est une love doll
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Alors que sa série Only You and Me se dévoilera prochainement sur les pages de Sub #4, Sofiya...
27 août 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
La sélection Instagram #521 : monstres et merveilles
© Jean Caunet / Instagram
La sélection Instagram #521 : monstres et merveilles
Les monstres, les créatures étranges et hors normes sont souvent associés au laid, au repoussant. Les artistes de notre sélection...
26 août 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 1er septembre 2025 : le pouvoir des images
© Julie Wintrebert, Crazy Beaches, 2024 / courtesy of the artist and festival Les Femmes et la mer
Les images de la semaine du 1er septembre 2025 : le pouvoir des images
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, pour la rentrée, les pages de Fisheye se mettent au rythme du photojournalisme, des expériences...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
© Bohdan Holomíček
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders rend hommage à des carrières photographiques européennes souvent restées dans l’ombre. Pour sa...
06 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d'images
© Jenny Bewer
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d’images
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger