Les coups de cœur #386

25 avril 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #386

Inspirés par de grands noms de la photographie, nos coups de cœur #386, Mathieu Guignard et Lise Labouré capturent et subliment, chacun à leur manière, le quotidien.

Mathieu Guignard

Installé à Biarritz, Mathieu Guignard, 29 ans, a commencé à pratiquer la photographie en autodidacte il y a neuf ans. À l’époque, le médium s’était imposé comme un outil lui permettant de s’échapper de son quotidien, de partir à l’exploration de nouveaux lieux. « Au fil du temps, je l’ai de plus en plus utilisé pour représenter un univers personnel, moins ancré dans le réel. Aujourd’hui mon approche est imprégnée des codes et symboliques du rêve. À travers mes déplacements journaliers, mes voyages et mon intimité, j’essaie de construire un univers énigmatique », confie-t-il. Noirs et blancs contrastés, flous artistiques, silhouettes sombres et anonymes, corps dénudés… Dans les images de l’auteur, les frontières entre songes et souvenirs s’effacent, au profit d’un récit ambigu, porté par l’émotion. Inspiré par les créations picturales d’Albarrán Cabrera, la street poétique de Saul Leiter, les œuvres atmosphériques de Todd Hido ou encore l’expressionnisme de Daidō Moriyama, Mathieu Guignard aborde, à travers ses clichés, diverses thématiques. Des fils rouges qui se lisent comme des ponctuations, des résonances au cœur d’un environnement vaporeux. « L’intime et l’amour sont retranscrits dans mes portraits, la solitude et l’errance, à travers mes paysages souvent calmes et déserts. Je m’intéresse également à la psychologie et à l’inconscient, en jouant avec l’onirisme et ses significations », énumère-t-il. Un ensemble monochrome des plus captivants.

© Mathieu Guignard

© Mathieu Guignard© Mathieu Guignard
© Mathieu Guignard© Mathieu Guignard

© Mathieu Guignard

© Mathieu Guignard

Lise Labouré

« J’évolue à travers différentes thématiques photographiques : le portrait, le corps, l’objet, la mode… Mais je travaille toujours avec la lumière naturelle, c’est l’une de mes principales sources d’inspiration. Elle m’offre des regards aux nuances infinies et elle stimule l’imaginaire »

, raconte Lise Labouré. Après un bachelor en photographie, l’artiste de 22 ans étudie aujourd’hui le cinéma et l’audiovisuel à Lyon. Une voie qui s’est imposée à elle dès son plus jeune âge. « J’ai eu la chance de bénéficier d’une relation privilégiée avec une de mes proches, elle-même photographe et réalisatrice. Je baigne donc dans le monde de l’image depuis mon enfance », précise-t-elle. À l’aide de son œil aiguisé, la jeune autrice développe aujourd’hui des travaux inspirés par son quotidien. Au cœur de chaque image ? « Une forme de sensibilité, une production censée provoquer des sensations », déclare-t-elle. En opposant le caractère éphémère de l’instant à son souvenir, figé grâce au boîtier, Lise Labouré pose un regard contemplatif sur le monde et cherche à en sublimer chaque recoin. Profondément marquée par les œuvres de Julien Magre et Sally Mann, elle s’attache, comme eux, à entrelacer affect et médium photographique, à explorer « les souvenirs, la mémoire et la biographie de l’intime » pour mieux retranscrire les nuances de son environnement.

© Lise Labouré

© Lise Labouré© Lise Labouré
© Lise Labouré© Lise Labouré

© Lise Labouré

© Lise Labouré

Image d’ouverture : © Mathieu Guignard

Explorez
Faire de la lenteur une attention : Ils en avaient 16 de Léo d'Oriano
© Léo d'Oriano
Faire de la lenteur une attention : Ils en avaient 16 de Léo d’Oriano
Dans le cadre de la Grande commande pour le photojournalisme de la BNF, Léo d’Oriano a suivi, entre 2021 et 2022. Intitulée Ils en...
25 septembre 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Charlotte Abramow sort une édition augmentée de Maurice, Tristesse et rigolade
© Charlotte Abramow
Charlotte Abramow sort une édition augmentée de Maurice, Tristesse et rigolade
Sept ans après la sortie de Maurice, Tristesse et rigolade, Charlotte Abramow s’apprête à en publier un volume augmenté, toujours aux...
23 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 15 septembre 2025 : intimité réinventée
© João Mendes / Instagram
Les images de la semaine du 15 septembre 2025 : intimité réinventée
C’est l’heure du récap ! Questionnements existentiels, identité, archives étrangères ou personnelles… Cette semaine, l’intimité se trouve...
21 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La sélection Instagram #524 : espaces intimes
© Sara Lepore / Instagram
La sélection Instagram #524 : espaces intimes
La maison se fait à la fois abri du monde et porte vers le dehors, espace de l’intime et miroir de nos modes de vie. Les artistes de...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 22 septembre 2025 : poésie, transmission et écologie
© Léo d'Oriano
Les images de la semaine du 22 septembre 2025 : poésie, transmission et écologie
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les images publiées dans Fisheye donnent à voir des messages d’émancipation, de ruptures avec les...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Valentin Derom : photographier le soin dans toute son ambivalence
© Valentin Derom
Valentin Derom : photographier le soin dans toute son ambivalence
Avec Support Systems, Valentin Derom explore les gestes de soin là où on ne les attend pas : dans les étables, aux côtés de son père...
26 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
L'engagement écologique et la photographie : la séance de rattrapage Focus
© Sophie Alyz
L’engagement écologique et la photographie : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici s’emparent de leur médium pour raconter des récits d’engagement environnemental....
25 septembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine