Les coups de cœur #387

02 mai 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #387

Olga Nekrasova et Tomislav Marcijuš, nos coups de cœur #387 capturent leur intimité de manière différente. L’une se déconstruit et s’entoure de mystère, tandis que l’autre parcourt les terres rêveuses de son passé.

Olga Nekrasova

Venue de Russie, Olga Nekrasova poursuit aujourd’hui sa carrière de photographe freelance à Paris. « Après avoir travaillé dans l’immobilier, ma passion pour les arts et l’expression artistique m’a conduit vers ce médium. Je travaille notamment l’autoportrait, qui me permet de démontrer qu’il est possible de révéler aux autres sa propre intimité sans la barrière des mots ni du langage. Le charme de la photographie ? Elle transcende les cultures et les croyances pour donner du plaisir à tous et toutes », confie-t-elle. Inspirée par le postmodernisme, l’art abstrait et le surréalisme comme par la psychologie, Olga Nekrasova teinte ses images de mystères, de flous calculés, de scénarios étranges pour nous plonger dans un monde onirique, où les cadres du réel se dissolvent dans l’imaginaire. « Mon esthétique est influencée par ma vie en banlieue parisienne. Cette ville cosmopolite m’offre la richesse de ses musées, galeries, performances et événements culturels dont j’ai besoin pour créer », précise-t-elle. En recherche constante d’évolution, l’autrice s’attache aujourd’hui à se faire des corps un atlas capturant les nuances des sentiments et des émotions humain·nes. Déformés, déconstruits ou tout simplement cachés, les visages qu’elle capture illustrent avec élégance nos troubles et nos errances.

© Olga Nekrasova© Olga Nekrasova

© Olga Nekrasova

© Olga Nekrasova© Olga Nekrasova

© Olga Nekrasova

© Olga Nekrasova

Tomislav Marcijuš

« La photographie est entrée dans ma vie en 2010, à la sortie du lycée, lorsque j’ai commencé à voyager pour me rendre à divers festivals étrangers. Cette vie m’a transformé. Je me suis toujours senti attiré par les mouvements alternatifs, et j’ai adoré cette période à la fois belle et chaotique »,

raconte Tomislav Marcijuš. Aujourd’hui installé à Osijek, en Croatie, le photographe développe, en argentique, des travaux tournés vers l’humain. « Je capture des gens perdus dans leurs pensées, absents. Je veux montrer le charme de l’ordinaire, de la banalité, donner à voir des atmosphères plus qu’un simple moment », poursuit-il. Une écriture qu’il poursuit dans Baranja Dreaming. Un retour à la terre de ses racines, porté par la nostalgie et l’impact du temps. Baignées d’une lumière douce, hivernale, les images de l’artiste révèlent une campagne déserte, terrain d’une errance poétique. « Ses champs embrumés m’évoquent un rêve dont je ne me serais jamais réveillé. Dans ce brouillard, je retrouve les personnes les plus importantes de ma vie. Car dans notre éternelle recherche du mieux, du plus important, on oublie les espaces et les gens qui nous entourent », commente-t-il. Une traversée apaisante rythmée par des silhouettes anonymes, des instants d’amitiés, et des rayons solaires salvateurs.

© Tomislav Marcijuš

© Tomislav Marcijuš© Tomislav Marcijuš
© Tomislav Marcijuš© Tomislav Marcijuš

© Tomislav Marcijuš

© Tomislav Marcijuš

Image d’ouverture : © Olga Nekrasova

Explorez
La sélection Instagram #525 : fragment ou totalité ?
© Michał Bugalski / Instagram
La sélection Instagram #525 : fragment ou totalité ?
L’acte photographique est un geste de découpe : l’image ne retient qu’une portion du réel, délimitée par le cadrage. Elle peut donc être...
23 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
© Jet Siemons
Jet Siemons : combien de temps faudra‑t‑il pour qu’on m’oublie ? 
Dans Hannie & Billo – The Trail Project, Jet Siemons retrace la trajectoire d’un couple, Hannie et Billo, à partir d’un album photo...
18 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
© Valérie Belin
Le 7 à 9 de Chanel : Valérie Belin et la beauté, cette quête insoluble
L’heure des rencontres « 7 à 9 de Chanel » au Jeu de Paume a sonné. En cette rentrée, c’est au tour de Valérie Belin, quatrième invitée...
16 septembre 2025   •  
Écrit par Ana Corderot
Couldn’t Care Less de Thomas Lélu et Lee Shulman : un livre à votre image
Couldn't Care Less © Thomas Lélu et Lee Shulman
Couldn’t Care Less de Thomas Lélu et Lee Shulman : un livre à votre image
Sous le soleil arlésien, nous avons rencontré Lee Shulman et Thomas Lélu à l’occasion de la sortie de Couldn’t Care Less. Pour réaliser...
11 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 22 septembre 2025 : poésie, transmission et écologie
© Léo d'Oriano
Les images de la semaine du 22 septembre 2025 : poésie, transmission et écologie
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les images publiées dans Fisheye donnent à voir des messages d’émancipation, de ruptures avec les...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Valentin Derom : photographier le soin dans toute son ambivalence
© Valentin Derom
Valentin Derom : photographier le soin dans toute son ambivalence
Avec Support Systems, Valentin Derom explore les gestes de soin là où on ne les attend pas : dans les étables, aux côtés de son père...
26 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
L'engagement écologique et la photographie : la séance de rattrapage Focus
© Sophie Alyz
L’engagement écologique et la photographie : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici s’emparent de leur médium pour raconter des récits d’engagement environnemental....
25 septembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine