Les coups de cœur #388

09 mai 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #388

Oksana Veniaminova et Amanda Sellem, nos coups de cœur #388 subliment toutes deux leur quotidien. Chacune à leur manière, elles croisent lyrisme et minimalisme pour transcender l’ordinaire.

Oksana Veniaminova

Artiste, curatrice, et étudiante en art contemporain, Oksana Veniaminova a quitté sa Biélorussie natale pour poursuivre son apprentissage à Paris. « J’ai découvert la photographie par accident, se souvient-elle. Je suis revenue d’un voyage en Chine avec des centaines de clichés ratés, et j’ai décidé de prendre des cours techniques pour apprendre à me servir de mon boîtier. Il se trouve que mon professeur avait une approche créative qui m’a intéressée… » Forcée de quitter son pays – « on ne peut pas étudier le 8e art dans les institutions prestigieuses là-bas », précise-t-elle – elle s’installe à Saint-Pétersbourg où elle découvre la photographie documentaire. Shootant au moyen format comme au smartphone, l’artiste se voit comme une sorte de collectionneuse, accumulant les scènes, les atmosphères, les lumières de l’ordinaire. Accidental Realities, série entamée en 2016 est le résultat de cette pratique obsessionnelle. « Après quelques années, ma pratique est devenue plus systématique, j’ai commencé à catégoriser mes images : espaces, objets, lumière du samedi, corps, etc. Mais en général, toutes mes créations se lisent comme une interaction du “moi” artiste avec l’espace dans lequel je me trouve », explique-t-elle. Entre minimalisme et expérimentation, les œuvres d’Oksana Veniaminova croisent les textures, les cadres et les couleurs pour nous offrir des échos de sa propre vision du monde.

© Oksana Venianimova© Oksana Venianimova
© Oksana Venianimova© Oksana Venianimova
© Oksana Venianimova© Oksana Venianimova

© Oksana Venianimova

Amanda Sellem

« J’explore la photographie à travers le prisme de la nature morte essentiellement, mais aussi celui du portrait, des paysages et du documentaire. J’aime explorer les objets sous toutes leurs formes, design et textures. Mais les territoires aussi peuvent me toucher, à travers leurs histoires et architectures. Mon approche est reliée à ma personnalité : parfois très spontanée, ou à l’inverse réfléchie »

, confie Amanda Sellem. Née en 1996, la photographe parisienne s’est d’abord initiée au médium grâce à un boîtier argentique appartenant à sa mère. Son bac en poche, elle s’oriente vers un BTS photographie, avant d’intégrer l’école Louis Lumière – d’où elle sort diplômée en 2019. Distinguée la même année par les Rencontres Photographiques du 10e, la jeune autrice prend petit à petit la confiance nécessaire pour développer une œuvre bien à elle. Aux frontières de l’intime et de l’inanimé, du minimalisme et de la poésie pure, ses images se répondent, dans des résonances atypiques. Inspirée par son quotidien, comme par les événements culturels de la capitale – notamment les expositions du Palais de Tokyo ou de la MEP – Amanda Sellem croise compositions picturales et expérimentations abstraites. Nimbés de nuances veloutées et de formes voluptueuses, de reflets picturaux et de lumières paradisiaques, ses clichés nous invitent à contempler notre environnement en toute sérénité.

© Amanda Sellem© Amanda Sellem
© Amanda Sellem© Amanda Sellem
© Amanda Sellem© Amanda Sellem

© Amanda Sellem

Image d’ouverture : © Amanda Sellem

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