Les coups de cœur #431

06 mars 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #431

C’est le monde urbain qui inspire Clément Boulard et Claire Frichet, nos coups de cœur #431. L’un capture l’érosion des murs causée par le temps, tandis que l’autre s’immerge dans l’énergie unique des rues new-yorkaises.

Clément Boulard

Photographe-auteur spécialisé en architecture, Clément Boulard, 36 ans, a fait ses armes en laboratoire en tant que tireur, après être tombé amoureux du 8e art lorsqu’il étudiait le cinéma à la Sorbonne-Nouvelle. « Durant cette même année, j’ai suivi des cours d’histoire de l’art et d’esthétique de l’image qui m’ont beaucoup influencé. Je me suis ensuite consacré exclusivement à la pratique photographique, et j’ai été reçu en 2008 aux Gobelins après avoir suivi un cours préparatoire aux grandes écoles d’art à l’Atelier Clouet », poursuit-il. C’est dans les rues de la capitale française, lors d’errances régulières qu’il commence à créer. « Je me suis vite intéressé à la matière et aux détails des éléments urbains. Je me décrirais comme un photographe opportuniste qui porte son regard sur des détails du quotidien, que l’on croise sans forcément les remarquer. Il y a de la poésie dans toute chose, et j’aime particulièrement les traces laissées par le passage de l’homme », confie-t-il. Ruines visuelles, publicités déchirées, murs décrépis… Dans les images de Clément Boulard, le minimalisme règne et transforme l’érosion en œuvre d’art. « Avec Disparition, j’ai trouvé intéressant d’entamer une progression du réel vers l’onirique. Je me suis interrogé sur la place des images dans notre cadre urbain. Cette abstraction permet de les regarder en se libérant de tout contexte, d’approcher une liberté d’interprétation totale », conclut-il.

© Clément Boulard

© Clément Boulard© Clément Boulard
© Clément Boulard© Clément Boulard

© Clément Boulard

© Clément Boulard

Claire Frichet

« Je suis fascinée par le mouvement, l’acte de capter, la beauté singulière de l’humain, l’entre-deux », déclare Claire Frichet. Originaire du sud de la France, la photographe a d’abord travaillé pour l’industrie de la télévision avant de se tourner vers le 8e art. Aujourd’hui, elle développe une écriture intimiste, qu’elle complète au fil de ses pérégrinations. « Toute la magie demeure pour moi dans la capture de l’essence d’un moment éphémère, afin de la garder dans son esprit et son cœur, comme une ancre d’ondes positives », ajoute-t-elle. Fin 2022, l’artiste s’est envolée à New York pour deux mois, avide de découvrir la ville qui ne dort jamais. De ce périple, elle rapporte une collection d’images argentiques au grain vaporeux, flirtant avec l’univers des songes. Aux frontières de l’onirisme et de la street photography, Claire Frichet capture les rues animées de la Grosse Pomme, les voyages en ferry comme en métro, les habitant·es qui les emplissent, avec une délicate sensibilité. « Au fur et à mesure que j’avance dans mon voyage, j’aime me laisser bercer par le brouhaha qui m’entoure, pour absorber puis capturer l’énergie ressentie. Car ce sont les vibrations de cette ville magique en perpétuel mouvement qui me donnaient envie d’y séjourner depuis longtemps », affirme-t-elle.

© Claire Frichet

© Claire Frichet© Claire Frichet
© Claire Frichet© Claire Frichet

© Claire Frichet

© Claire Frichet

Image d’ouverture : © Claire Frichet

Explorez
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
© Taras Bychko
Taras Bychko : un patchwork d’instantanés pour définir l’émigration 
Dans Where Paths Meet, Taras Bychko compose un patchwork d’instantanés et d’émotions pour définir les contours de l’émigration. Pour ce...
13 mars 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d'hôtel : dans la photothèque d'Éloïse Labarbe-Lafon
Diane et Luna, 2023 © Eloïse Labarbe-Lafon
Lee Miller, mélancolie débordante et chambres d’hôtel : dans la photothèque d’Éloïse Labarbe-Lafon
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les auteurices publié·es sur les pages de Fisheye reviennent sur...
12 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
© Kianuë Tran Kiêu
Kianuë Tran Kiêu : éclats de tendresse et narratives queers
Kianuë Tran Kiêu fait de l’art un espace de connexion et de transmission où la vulnérabilité devient une force. Chaque projet est une...
24 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Saint-Valentin : les photographes de Fisheye montrent d’autres visions de l’amour
© Nick Prideaux
Saint-Valentin : les photographes de Fisheye montrent d’autres visions de l’amour
Les photographes de Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. Parmi les thématiques...
14 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
camerAmore : TIPA célèbre les photographes et leur outil
© Vurzie Kim
camerAmore : TIPA célèbre les photographes et leur outil
La TIPA (Technical Image Press Association), dont fait partie Fisheye, a le plaisir d’annoncer les lauréat·es de son concours de...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
L’exposition Nouvelles Reines face à la houle de l’extrême droite
Nouvelles Reines © Sandra Reinflet
L’exposition Nouvelles Reines face à la houle de l’extrême droite
Depuis quelques jours, l’exposition Nouvelles Reines de la photographe Sandra Reinflet, installée depuis le 19 septembre 2024 – et en...
14 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Ocre : Maxime Antony tisse une mode picturale
© Maxime Antony
Ocre : Maxime Antony tisse une mode picturale
Dans un monde où l’image est souvent éphémère, Maxime Antony nous invite à ralentir. Avec sa série Ocre, le photographe compose un rêve...
14 mars 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
L'IA au service de la photographie de mode : chronique d'un outil créatif
Venus in braces (牙套中的维纳斯) © Nemo Chen
L’IA au service de la photographie de mode : chronique d’un outil créatif
L’intelligence artificielle révolutionne l’industrie de la mode, et par extension nos habitudes de consommation des images. Les artistes...
14 mars 2025   •  
Écrit par Marie Baranger