« On peut dire des directeurs artistiques, auteurs et autres créateurs qu’ils sont des menteurs. Je préfère le terme “raconteur d’histoires”. Les contes de fées naissent toujours d’une certaine forme de vérité, et ils s’altèrent à force d’être repris », déclare Boe Marion. Le photographe norvégien, installé près de New York, a découvert le 8e art par l’intermédiaire du skateboard, à Oslo. Formé à la Norwegian School of Photography, il jongle aujourd’hui entre commandes et œuvres personnelles. Collages, distorsions, diptyques… Sous le prisme du beau, l’artiste brouille les lignes du réel, et apporte du mouvement à un art figé. « Les photographies sont des œuvres silencieuses. Le son, les paroles, ou les mouvements d’une vidéo me manquent, parfois, et utiliser ces procédés me permet de voyager grâce à l’image malgré tout », confie le photographe. Inspiré par les clairs-obscurs du Caravage, les envolées expressionnistes d’Edvard Munch, comme le travail de textures d’Irving Penn et les compositions de Jonas Bendiksen, Boe Marion peint, à l’aide des couleurs et de matières, des sensations. Des émotions fortes, des instants de grâce qu’il illustre avec un délicieux raffinement.
© Boe Marion