« Il n’y a rien sur Terre qui soit le terreau d’un moment décisif, annonce Oumaïma Belouali. Nous n’avons pas toujours besoin de courir à l’autre bout du monde pour être témoin de l’extraordinaire, autrement dit, des choses mystérieuses se produisent dans des endroits qui nous sont les plus familiers ». La photographie est véritablement entrée dans sa vie une semaine avant le premier confinement, puis le médium est devenu art en janvier 2021. « Quand j’ai compris qu’il devait y avoir une intention derrière chaque image », précise l’artiste marocaine. Son leitmotiv ? Composer une synthèse de l’environnement tout en isolant un élément. « J’ai toujours considéré la planète comme une chose bruyante qui évolue à un rythme effréné. Des mots doucement murmurés à moi-même m’accompagnent à chaque fois que je me décide à le rencontrer: “Si tu ne peux pas combattre la peur, fais-le en étant effrayée”. » Les images d’Oumaïma Belouali se lisent comme une nouvelle partition du monde, ambiant et intrigant. Jeu visuel ou méditation ? Les deux. Et ses références le prouvent… « Elles évoluent en fonction de mes rencontres. Henri Tuovinen et Nicolaus Armani ont particulièrement impacté mon parcours. Le premier m’a introduite à l’univers psychédélique d’Elizaveta Porodina, aux couleurs de Saul Leiter et aux réflexions enivrantes d’Ernst Haas, tandis que le second m’a amenée à voir l’attrait de la rigueur et d’une sensibilité contrôlée. Dans mes archives d’inspiration, les compositions impeccables de Koudelka côtoient les visages qui dérangent de Wolfgang Grinschgl et les lignes de Van Gogh. »
© Oumaïma Belouali