© danbilzerian.
À faire
1. L’exposition Instant continu fait la part belle aux techniques et formes photographiques historiques et, ici, le sténopé. Le sténopé, c’est l’appareil photo réduit à sa plus simple expression : un contenant étanche à la lumière, une feuille de papier photosensible, un trou d’aiguille, et quelques rayons de lumière. Éric Marais, l’inventeur du Sténoflex – une version DIY du sténopé historique – présente son travail d’expérimentation autours du sténopé : boîtiers grand format, temps de pose très longs et même coquilles d’œuf ! De la photo poétique et touchante de simplicité.
“Instant continu” d’Éric Marais, du 27 mars au 26 avril. Galerie Binôme, 19, rue Charlemagne, 75004 Paris.
2. À première vue, les images de Richard Ballarian évoquent un dessin au fusain, une famille de fantômes à l’encre de Chine, une photographie noir & blanc oubliée dans une machine à laver. Celui qui a commencé sa carrière comme photographe de mode dans le New York des années 1950 et le Paris des années 1960, travaillant pour Women’s Daily, Harper’s Bazaar, Vogue ou encore Elle, expose aujourd’hui son œuvre la plus personnelle, la plus abstraite aussi : photomontage, travail sur l’eau et la lumière, tirage impressionniste. Une approche calligraphique de la photographie.
“Parcours argentique d’un voyageur urbain 1972-2012” de Richard Ballarian, du 28 mars au 14 avril. Salon du Vieux Colombier, Mairie du VIe arrondissement, 78, rue Bonaparte, 75006 Paris.
3. Dans une œuvre en trois mouvements, Alexis Cordesse se penche sur le génocide rwandais, perpétré entre avril et juin 1994, et sur la notion de devoir de mémoire. Dans un premier temps, le documentaire Itsembatsemba, Rwanda, un génocide plus tard peint le portrait du Rwanda un an après le génocide, entre traumatisme et commémoration. Avec L’Aveu, série de portraits réalisés en 2004, le photoreporter interroge ensuite l’aspect judiciaire du processus de guérison nationale et saisit le regard d’hommes et de femmes qui ont participé aux massacres. Au travers de clichés de nature, enfin, la série Absences (2013) met en évidence la douleur et le silence qui restent présents derrière un rideau de jungle luxuriante. Un travail de (très) longue haleine sur la capacité de l’image à rendre hommage et à participer au souvenir.
“Rwanda” d’Alexis Cordesse, du 28 mars au 17 mai. Les Douches La Galerie, 5, rue Legouvé, 75010 Paris.
À cliquer
1. 14:33:25, ceciliapanda déguste une part de cheesecake nappé d’un coulis de fruits rouges au Café des Antiquaires. 14:33:25, kanthos immortalise un #milkshake à la vanille au Delmas Diner. 14:34:47, hallman67 commande un demi de Leffe (4,95 €) au bistrot Le Nazir. 14:34:53, zoelauri8 s’arrête au stand fruits secs du marché Place Monge. Et ça continue. Une à une, les photos apparaissent, marquées d’un nouveau point jaune sur la carte de Paris. Développé par une agence de création numérique suédoise, Instant Peeping permet de visualiser en temps réel les photos publiées sur Instagram depuis Paris, New York, Londres, Istanbul et plusieurs autres grandes villes du monde. Aussi captivant que flippant.
2. À l’été 2012, Théo Gosselin, Yougo Jeberg et consors traversaient les États-Unis de part en part dans un vieux van Chevrolet bleu. Leurs photos, respectivement publiées dans les livres Avec le cœur et Passengers ont rencontré un franc succès. Goodbye Horses, le film de leurs aventures réalisé par Lucas Hauchard, est désormais disponible en vidéo à la demande sur Vimeo. Bon voyage !
3. Vous vous souvenez des Rich Kids of Instagram, ces sales gosses pourris-gâtés qui étalent sur le Net les preuves en images de leur vie dorée ? Dan Bilzerian, ex-commando de la marine américaine devenu businessman multimillonaire et joueur de poker professionnel, pousse à outrance le concept. Liasses de billets verts, balades en Hummer dans le désert, séances de tir à l’arme lourde, jets privés, yachts immaculés ou call-girls dénudées, rien n’est trop too much pour celui qui a été couronné “playboy king d’Instagram”…
C.T.