À The Bridge Gallery, la photographie africaine se décline en NFT

05 décembre 2022   •  
Écrit par Pablo Patarin
À The Bridge Gallery, la photographie africaine se décline en NFT

Depuis son lancement en mars dernier, The Bridge Gallery met en valeur la photographie contemporaine africaine au travers des NFTs. Une démarche novatrice pour porter la voix d’artistes reconnu·es comme émergent·es, loin des stéréotypes culturels affiliés à leur continent.

Dans cette galerie fondée en mars 2022, point de tirages mis en vente, mais des NFTs. Ces « jetons non-fongibles », pour leur traduction française, permettent la mise en place d’un certificat numérique d’authenticité, notamment sur les œuvres d’art. Une invention permettant aux photographies, certifiées, d’être vendues en peu d’exemplaires. Adepte de ce nouveau mode de distribution, The Bridge Gallery a lancé trois collections depuis son ouverture, reflets de la diversité des pratiques photographiques des artistes africain·es et/ou issu·es de la diaspora. L’objectif ? Mettre la technologie au service de la créativité, de la culture et de l’expression des auteurices. Outre la dimension numérique, la galerie entend aussi et surtout promouvoir la création africaine contemporaine, dont l’arrivée sur le marché de l’art demeure très récente. En allant chercher de nouveaux publics, les artistes et galeristes nourrissent l’espoir d’un dépassement des stéréotypes affiliés à la photographie du continent. En parallèle, la galerie prévoit d’organiser des expositions physiques afin de multiplier les supports, et son soutien à celles et ceux qu’elle représente.

Isalè, The Adorned Series, 2016. © Asiko – Courtesy of the Bridge Gallery

Trois collections pour trois regards sur l’identité et la culture africaine

Le 18 octobre 2022, la première collection de The Bridge Gallery est lancée. Une série de trente-cinq photos intitulée The Essence of Color du jeune artiste ghanéen Sarfo Emmanuel Annor célébrant la diversité et la richesse de la culture Ghanéenne à travers un travail sur la thérapie des couleurs. Des portraits aux tons saturés et vifs valorisant la jeunesse de son pays natal. Cinq jours plus tard, quinze nouvelles photos font l’objet d’une mise en vente :  la série Adorned du Nigérian Asiko. Jouant avec les silhouettes de femmes, le photographe y questionne l’identité, la culture et son propre héritage africain. Les personnages féminins, gracieux et puissants, ornés de bijoux et amulettes, y sont capturés avec une admiration enfantine, renvoyant au rapport de l’auteur à sa mère.

La réflexion sur l’identité des femmes africaines est également au cœur de la troisième collection présentée par The Bridge Gallery – dont la date de lancement sera bientôt annoncée. En collaboration avec l’artiste Angèle Etoundi Essamba, qui a récemment rejoint la collection permanente du MoMA, la série Symbols questionne la relation entre tradition et modernité et le rapport à la maternité des femmes noires.  Quinze clichés qui entendent briser les tabous et stéréotypes liés à la culture africaine, trop souvent associés aux guerres, aux épidémies et à la famine, ainsi qu’à la représentation des femmes noires, présentées habituellement comme soumises et dépendantes.

Vision Ahead, The Essence of Color, 2022. © Sarfo Emmanuel Annor - Courtesy of The Bridge Gallery

The Essence of Color, 2022. © Sarfo Emmanuel Annor – Courtesy of The Bridge Gallery

La Femme et l’Objet, Symbols, 2005. © Angèle Etoundi Essamba – Courtesy de The Bridge Gallery.

Image d’ouverture © Asiko – Courtesy of the Bridge Gallery

Explorez
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
On Mass Hysteria : étude d'une résistance physique contre l'oppression
CASE PIECE #1 CHALCO, (Case 1, Mexico, On Mass Hysteria), 2023, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Laia Abril
On Mass Hysteria : étude d’une résistance physique contre l’oppression
À travers l’exposition On Mass Hysteria - Une histoire de la misogynie, présentée au Bal jusqu’au 18 mai 2025, l’artiste catalane...
19 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Tisser des liens, capter des mondes : le regard de Noémie de Bellaigue
© Noémie de Bellaigue
Tisser des liens, capter des mondes : le regard de Noémie de Bellaigue
Photographe et journaliste, Noémie de Bellaigue capture des récits intimes à travers ses images, tissant des liens avec celles et ceux...
15 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Faits divers : savoir mener l’enquête
© Claude Closky, Soucoupe volante, rue Pierre Dupont (6), 1996.
Faits divers : savoir mener l’enquête
Au Mac Val, à Vitry-sur-Seine (94), l’exposition collective Faits divers – Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse...
13 février 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
Kara Hayward dans Moonrise Kingdom (2012), image tirée du film © DR
Wes Anderson à la Cinémathèque : quand le cinéma devient photographie
L'univers de Wes Anderson s'apparente à une galerie d'images où chaque plan pourrait figurer dans une exposition. Cela tombe à pic : du...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
© Aletheia Casey
A Lost Place : Aletheia Casey évoque le traumatisme des feux australiens
À travers A Lost Place, Aletheia Casey matérialise des souvenirs traumatiques avec émotion. Résultant de cinq années de travail...
21 février 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Javier Ruiz au rythme de Chungking
© Javier Ruiz
Javier Ruiz au rythme de Chungking
Avec sa série Hong Kong, Javier Ruiz dresse le portrait d’une ville faite d’oxymores. Naviguant à travers le Chungking Mansions et les...
21 février 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
© Karim Kal
Karim Kal : paysages nocturnes de la Haute Kabylie
Le photographe franco-algérien Karim Kal a remporté le prix HCB 2023 pour son projet Haute Kabylie. Son exposition Mons Ferratus sera...
20 février 2025   •  
Écrit par Costanza Spina