Depuis son lancement en mars dernier, The Bridge Gallery met en valeur la photographie contemporaine africaine au travers des NFTs. Une démarche novatrice pour porter la voix d’artistes reconnu·es comme émergent·es, loin des stéréotypes culturels affiliés à leur continent.
Dans cette galerie fondée en mars 2022, point de tirages mis en vente, mais des NFTs. Ces « jetons non-fongibles », pour leur traduction française, permettent la mise en place d’un certificat numérique d’authenticité, notamment sur les œuvres d’art. Une invention permettant aux photographies, certifiées, d’être vendues en peu d’exemplaires. Adepte de ce nouveau mode de distribution, The Bridge Gallery a lancé trois collections depuis son ouverture, reflets de la diversité des pratiques photographiques des artistes africain·es et/ou issu·es de la diaspora. L’objectif ? Mettre la technologie au service de la créativité, de la culture et de l’expression des auteurices. Outre la dimension numérique, la galerie entend aussi et surtout promouvoir la création africaine contemporaine, dont l’arrivée sur le marché de l’art demeure très récente. En allant chercher de nouveaux publics, les artistes et galeristes nourrissent l’espoir d’un dépassement des stéréotypes affiliés à la photographie du continent. En parallèle, la galerie prévoit d’organiser des expositions physiques afin de multiplier les supports, et son soutien à celles et ceux qu’elle représente.
Isalè, The Adorned Series, 2016. © Asiko – Courtesy of the Bridge Gallery
Trois collections pour trois regards sur l’identité et la culture africaine
Le 18 octobre 2022, la première collection de The Bridge Gallery est lancée. Une série de trente-cinq photos intitulée The Essence of Color du jeune artiste ghanéen Sarfo Emmanuel Annor célébrant la diversité et la richesse de la culture Ghanéenne à travers un travail sur la thérapie des couleurs. Des portraits aux tons saturés et vifs valorisant la jeunesse de son pays natal. Cinq jours plus tard, quinze nouvelles photos font l’objet d’une mise en vente : la série Adorned du Nigérian Asiko. Jouant avec les silhouettes de femmes, le photographe y questionne l’identité, la culture et son propre héritage africain. Les personnages féminins, gracieux et puissants, ornés de bijoux et amulettes, y sont capturés avec une admiration enfantine, renvoyant au rapport de l’auteur à sa mère.
La réflexion sur l’identité des femmes africaines est également au cœur de la troisième collection présentée par The Bridge Gallery – dont la date de lancement sera bientôt annoncée. En collaboration avec l’artiste Angèle Etoundi Essamba, qui a récemment rejoint la collection permanente du MoMA, la série Symbols questionne la relation entre tradition et modernité et le rapport à la maternité des femmes noires. Quinze clichés qui entendent briser les tabous et stéréotypes liés à la culture africaine, trop souvent associés aux guerres, aux épidémies et à la famine, ainsi qu’à la représentation des femmes noires, présentées habituellement comme soumises et dépendantes.
The Essence of Color, 2022. © Sarfo Emmanuel Annor – Courtesy of The Bridge Gallery
La Femme et l’Objet, Symbols, 2005. © Angèle Etoundi Essamba – Courtesy de The Bridge Gallery.
Image d’ouverture © Asiko – Courtesy of the Bridge Gallery