Fisheye Magazine : Pourquoi es-tu devenue photographe ?
Madelaine Gamondès : Je suis devenue photographe parce que j’ai senti le besoin de communiquer ce que je ne pouvais exprimer avec des mots.
Quelles sont tes inspirations ?
Je suis inspirée par toutes les questions qui me traversent l’esprit, par ce que je lis et ce que je découvre chaque jour, et par les gens que j’admire autour de moi.
Comment définirais-tu ton approche de la photographie ?
Je ne me considère pas tout à fait comme une photographe, mais comme quelqu’un qui a besoin d’exprimer des idées et des pensées. Aujourd’hui je ressens le besoin de prendre des images, peut-être que demain je chanterai, je ferai de la peinture, ou peut-être rien du tout. Je dirais que c’est ça mon approche; le besoin de traduire ce que je suis incapable d’exprimer à haute voix.
Tu exposes en ce moment aux Promenades photographiques de Vendôme ta série Des choses qu’on espère. Que raconte-t-elle ?
Cette série est un aperçu du chemin que j’ai parcouru durant ma recherche de la foi. Ces images sont des autoportraits symboliques de mon subconscient, des références à quelques uns de mes rêves aussi. Elles ne montrent pas la foi, mais l’absence de foi et le temps qu’il m’a fallu pour la trouver. Elles invitent le spectateur à questionner et se connecter à quelque chose de supérieur, l’invisible et l’universel, peu importe le nom que nous lui donnons.
Où ont été prises les photos ?
Des choses qu’on espère prend place sur le bord de mer de la province de Buenos Aires. Toutes les photos ont été prises là-bas, et le long de la route qui y mène.
Que représente ce lieu que tu as photographié ?
Le bord de mer est un lieu auquel je suis très attachée. J’y vais depuis que je suis née, durant l’été et parfois l’hiver. Je suis très proche de la nature et je crois que cet endroit est connecté à ce qu’il y a de plus essentiel et de subconscient en moi. Tout comme la foi, à mon sens, l’est. Pour cette série, j’ai pensé que ce bord de mer pourrait m’aider à me connecter à mon moi intérieur.
Quelle est ta définition de la foi ?
Je crois que la foi est quelque chose de très naturel – et je ne parle pas de ce qu’aujourd’hui nous associons à la religion. C’est toutefois quelque chose que nous avons perdu, quelque part, le long du chemin. Je ne saurais pas l’expliquer avec des mots… Nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous, ça j’en suis certaine.
Tes images sont donc des métaphores ?
Tout dépend du spectateur.
Pour travailler tes images, tu as utilisé du carbone et du pastel blanc. Quelle dimension apportent-ils à l’ensemble ?
Je voulais montrer une transition dans la série, différentes émotions, donc j’ai choisi le carbone comme une analogie de l’ombre et le pastel blanc comme une analogie de la lumière.
Quelles ont été tes influences pour Des choses qu’on espère ?
Il y a une phrase qui n’a pas cessé de m’occuper l’esprit pendant que je faisais ces images : « Rappelle-toi pourquoi tu es là »
Trois mots pour décrire cette série ?
Aspirer à l’inconnu (« yearn the unknown », en anglais)
Propos recueillis par Marie Moglia
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