Cette semaine, Brigitte Patient s’est intéressée à l’exposition Les uns envers les autres. Une initiative d’Amnesty International, qui rend hommage à la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Le 10 décembre 2018, la Déclaration universelle des droits de l’Homme a eu 70 ans. Afin de réaffirmer son attachement à ce texte fondateur, Amnesty International a demandé à neuf photographes internationaux de s’emparer d’un article ou d’une notion clé. Le résultat – une exposition appelée Les uns envers les autres – est organisée à la Galerie Wanted, dans le 4e arrondissement.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit ». Le premier article de la Déclaration a inspiré l’artiste Claudia Huidobro. À partir d’images du fond photographique Tendance floue, la photographe a réalisé des sculptures de papier, en faisant ressortir la verticalité – un portrait, un immeuble, ou encore une main. Un travail évoquant la multitude et l’emprisonnement dans un monde urbain.
Ulrich Lebeuf s’est intéressé à l’article 25, qui déclare que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé ». À travers sa série La vallée des oubliés, le photographe met en lumière le quotidien d’Isabelle et de sa fille, Amandine. Deux femmes vivant seules dans une maison au bout d’un sentier. Un récit touchant sur la difficulté de vivre dans la précarité et l’isolement.
© Claudia Huidobro, courtesy Galerie Les filles du calvaire, à partir d’une photographie d’Olivier Culmann
© Claudia Huidobro, courtesy Galerie Les filles du calvaire, à partir d’une photographie d’Alain Willaume
© Ulrich Lebeuf, MYOP
Une exposition essentielle
C’est ensuite au tour de Yann Rabanier d’expliquer son travail. Inspiré par l’article 5 de la Déclaration – consacré à la torture – le photographe a mis le corps humain au centre de sa création. Il a réalisé des portraits de personnes nues, imprimés sur des post-its. « On est tous des morceaux, des tranches de vie, et la torture possède une empreinte indélébile, qui s’inscrit profondément dans les parties de chacun », précise le photographe. Une œuvre qui met en lumière la friabilité d’un corps en morceau.
Enfin, la photographe Smith se confie à Brigitte Patient à propos de l’article 16, qui traite de la question de l’amour, du mariage et de la famille. « Ces notions sont assemblées comme si cela avait du sens », précise l’artiste. En réponse, elle a reconstruit un cliché familial traditionnel, en représentant sa « famille choisie ». Si l’amour est présent dans la photo, le mariage et les enfants ne sont pas au rendez-vous. Ils forment néanmoins une famille atypique, loin des normes de notre société. Une exposition essentielle, à découvrir jusqu’au 12 janvier.
© Yann Rabanier, Modds pour Amnesty International
© SMITH, courtesy Galerie Les filles du calvaire
Image d’ouverture : © Ulrich Lebeuf, MYOP