Au micro de « Regardez voir » #82

20 février 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Au micro de « Regardez voir » #82

Cette semaine, Brigitte Patient découvre l’exposition de Charles Fréger à Nantes. Direction ensuite la Galerie Vu, qui accueille Only Bleeding, un projet de Frédéric Stucin.

Charles Fréger

expose Cimarron à Nantes, jusqu’au 14 avril. 64 photographies au Château des Ducs de Bretagne, et six, au sein de la collection permanente du Musée d’Histoire de la ville, dialoguent. Un récit qui fait écho au passé : du 17 au 19e siècle, Nantes fut le premier port négrier de France. Plus de 500 000 hommes, femmes et enfants achetés sur les côtes africaines partaient pour les colonies américaines, à bord de navires nantais. Un lieu symbolique, important pour le photographe. « Il s’agit d’une mise en perspective, avec les collections du musée, explique-t-il. Les mascarades sont placées à côté d’objets de punition des esclaves. Les images sont ramenées à leur racine, c’est-à-dire la violence, le racisme. »

Le terme cimarron fait référence aux populations d’esclaves fugitifs, devenus des icônes dans les mascarades et carnavals afro-descendants. L’exposition retrace un périple dans quatorze pays, en Amérique latine et centrale, ou encore aux Caraïbes. Elle présente des traditions brutales, mises en place sous la domination d’une population. Un récit passionnant.

© Charles Fréger© Charles Fréger

© Charles Fréger

© Charles Fréger

© Charles Fréger

Une errance dans une ville perdue

Portraitiste, Frédéric Stucin a réalisé de nombreuses commandes pour des magazines, notamment libération. Un travail qui nourrit ses recherches plus personnelles. À la Galerie Vu, il expose Only Bleeding, un projet réalisé dans les rues de Las Vegas – à retrouver également dans un ouvrage, aux éditions Le Bec en l’air. Une création qu’il ne pourrait pas réaliser sans l’habitude des commandes. « On doit s’adapter, lorsqu’on prend une photographie d’une personnalité, on a seulement quelques minutes pour faire une image », confie le photographe, qui se sert de cette rapidité acquise pour saisir la rue.

Les clichés évoquent un film noir, mettant en scène des héros fatigués. Attiré par les visages des gens, l’auteur raconte une histoire à partir des traits de ses modèles. « Le propos n’a jamais été de parler de Las Vegas, précise-t-il. Je ne voulais pas réaliser un documentaire sur cette ville, ni parler des néons, des machines à sous ou de la prostitution. Je propose plutôt une errance dans une ville paumée, au milieu de nulle part ». Un voyage poétique et désabusé.

© Frédéric Stucin

Explorez
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les expositions photo à ne pas manquer en 2025
Sein und werden Être et devenir. FREELENS HAMBURG PORTFOLIO REVIEWS © Simon Gerliner
Les expositions photo à ne pas manquer en 2025
Les expositions photographiques se comptent par dizaines, en France comme à l’étranger. Les artistes présentent autant d’écritures que de...
03 septembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les Femmes et la mer : mondes liquides
© Louise A. Depaume, Trouble / courtesy of the artist and festival Les Femmes et la mer
Les Femmes et la mer : mondes liquides
Cette année, le festival photographique du Guilvinec, dans le Finistère, prend un nouveau nom le temps de l'été : Les femmes et la mer....
03 septembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d'images
© Jenny Bewer
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d’images
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
RongRong & inri : « L'appareil photo offre un regard objectif sur le sentiment amoureux »
Personal Letters, Beijing 2000 No.1 © RongRong & inri
RongRong & inri : « L’appareil photo offre un regard objectif sur le sentiment amoureux »
Le couple d’artiste sino‑japonais RongRong & inri, fondateur du centre d’art photographique Three Shadows, ouvert en 2007 à Beijing...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger