Cette semaine, Brigitte Patient annonce la sortie du Fisheye #35. À Nantes ensuite, elle découvre l’exposition Prologues de Gwenola Furic, à la galerie Confluence.
Le nouveau numéro de Fisheye va arriver. Éric Karsenty, rédacteur en chef, évoque la couverture de ce 35e numéro, signée par Daniela Muttini, photographe péruvienne. « Pour reprendre ses mots, il s’agit d’une mise en scène qui souhaite faire bouger l’image de la femme mi-vierge mi-salope encore très présente dans la société latine », déclare Éric Karsenty. Une illustration en phase avec le dossier du magazine, consacré à la nouvelle génération de photographes d’Amérique latine.
Focus ensuite sur Les Racines de la colère, un projet de Vincent Jarousseau qui, pendant deux ans, a photographié Denain, une ville du nord de la France. « Il s’est attaché à raconter le quotidien d’une quinzaine de personnages, précise le rédacteur en chef. Des gens qui, quand ils traversent la rue, tombent sur des friches industrielles ou sur des murs de brique. »
Enfin, présentation de Research at the End of the World, un travail d’Anna Filipova qui sera exposé à la Fisheye Gallery à partir du 17 mars. Cette série explore les enjeux environnementaux dans la région de l’Arctique.
© Vincent Jarousseau
© Daniela Muttini
© Anna Filipova
Fragments de vie
Direction la galerie Confluence, installée à Nantes, qui expose actuellement Prologues, une série de Gwenola Furic. Née à Brest, l’artiste a d’abord étudié à l’École supérieure des beaux-arts de Nantes, puis à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Aujourd’hui, elle exerce également le métier de restauratrice de photographies.
Prologues se compose de 38 doubles pages de cahier à spirale démontées. Dessus, se trouvent des tirages, ou des fragments d’images, en couleur comme en noir et blanc. À leurs côtés, des bribes de textes. Si l’auteure a longtemps été bloquée par l’arrivée du numérique, la possibilité de shooter au smartphone durant ses voyages a fini par l’inspirer. « Au-delà des fragments de vie, Prologues parle aussi d’une époque révolue, où la pratique du tirage nous faisait produire des bouts d’essais, petites images partielles et imparfaites que je ne me résolvais jamais à jeter », précise l’artiste. À travers cette accumulation de photos, elle présente un journal intime de sa vie, singulier et poétique.
© Gwenola Furic
Image d’ouverture : © Anna Filipova