Durant trois ans, la photographe italienne Benedetta Ristori a pris la route des Balkans pour documenter l’ère post-yougoslave. Elle signe avec East une série documentaire sociohistorique.
Est ? C’est un point cardinal, mais aussi un voyage au sein des pays Balkans entamé par Benedetta Ristori, une photographe indépendante basée à Rome. « J’ai suivi les traces de ce qu’il reste de l’ère socialiste », explique-t-elle. « Je pratique essentiellement la photographie documentaire. J’ai développé une approche photographique très spontanée, et ce, qu’il s’agisse d’un travail au long cours ou de photographie de rue. J’aime l’inattendu, les situations imprévisibles », précise-t-elle.
Entre 2015 et 2018, la photographe prend la route et visite la Bulgarie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Serbie, l’Albanie, le Monténégro, la Roumanie, la Moldavie et la Transnistrie. « En étudiant l’histoire de l’Union soviétique, j’ai identifié des lieux et des structures et je me suis rendue sur le terrain », raconte Benedetta. Un voyage indispensable pour une artiste passionnée par l’histoire et l’architecture.
Explorer la relation entre le passé et le présent
« Le projet East vise à explorer la relation entre le passé et le présent de ces pays. J’ai voulu montrer comment le passé peut influencer ou interagir avec le monde d’aujourd’hui », ajoute Benedetta. Outre les paysages esseulés, on découvre dans ses clichés, d’immenses sculptures construites dans les années 1960 et 1970 afin de célébrer la victoire des Yougoslaves communistes contre le fascisme – des Spomenik. Un rappel aux « batailles sanglantes et aux milliers de morts dans les camps de concentration », commente l’artiste. Si Benedetta Ristori a réalisé les images durant les quatre saisons pour « montrer toutes les facettes de ces lieux », il se dégage toujours un vide, une beauté froide dans ce carnet de route socio-historique. Un ouvrage du même nom prolonge ses clichés de voyage.
© Benedetta Ristori