La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les expositions et invite les artistes comme le public à donner corps, dès maintenant, à leurs aspirations pour le futur.
« En 2025, la biennale Fotografia do Porto, intitulée “Tomorrow Today”, a pour but de susciter la discussion et l’action pour créer ce que nous voulons voir dans l’avenir dès maintenant. L’avenir se construit à partir du présent », assurent conjointement Jayne Dyer et Virgílio Ferreira, qui s’occupent de la direction artistique de l’événement, dans un communiqué de presse. Cette année, la programmation propose seize expositions rassemblant les œuvres de 51 photographes. Celles-ci sont réparties selon quatre sections – « conectar » (connecter), « sustentar » (soutenir, préserver), « vivificar » (vivre) et « expandir » (étendre, grandir) – qui servent de terreau fertile à la réflexion. Dans diverses approches, toutes et tous dévoilent ainsi leur vision de l’environnement et des sociétés qui l’habitent, rendent compte des préoccupations contemporaines et envisagent les futurs possibles. Cette attention portée au temps présent se veut alors à la fois critique et tournée vers les espérances pour un monde meilleur. « La biennale accueille des pratiques qui traversent les territoires ruraux et urbains, les communautés locales et les réseaux internationaux, en proposant des façons plurielles de s’engager dans la création d’images, l’écologie, la technologie, la mémoire et l’affect », poursuit le duo.
Différents écosystèmes sociétaux et artistiques
La section « conectar » est pensée comme un partenariat curatorial entre des organisations culturelles occidentales et orientales. Différents écosystèmes sociétaux et artistiques s’entremêlent et se déploient dans des expositions telles que Lightseekers, qui donne notamment à voir les tirages de Claudia Andujar, de Hoda Afshar et de SMITH. « Sustentar » favorise l’expérimentation créative en faisant la part belle aux collaborations et aux échanges avec d’autres artistes, des scientifiques et des personnes qui œuvrent dans le social ou la culture au sens large. L’enjeu réside en l’élaboration de nouveaux imaginaires qui nous aideront à tracer les contours du monde de demain. Dans Practices of a living archive, Catarina Braga témoigne, par exemple, des changements climatiques et interroge la relation que les êtres humains entretiennent avec la biodiversité locale et la technologique au moyen d’images qu’elle a manipulées numériquement.
L’espace rural n’est pas laissé pour compte. La biennale lui dédie sa section « vivificar », qui présente « un modèle innovant de résidences immersives spécifiques à une communauté, où les artistes vivent et collaborent avec les locaux ». Cette édition 2025 a ainsi permis à Augusto Brázio, James Newitt et Lara Jacinto de déployer une série marquée par la lenteur. Le premier s’est intéressé au sentiment d’appartenance. À travers une installation vidéo, le second sonde l’activité minière et l’envisage comme une métaphore du temps qui passe. La dernière articule son travail autour des migrations. Enfin, « expandir » soutient les talents émergents dans le développement de leurs projets. Parmi eux se trouvent Sasha Chaika, Charlotte Amos, Eduardo de Miguel Luñoz ou encore Paula Preto.