Bob Dylan, Fontainebleau et les salopettes : le portrait chinois de Martin Colombet

Bob Dylan, Fontainebleau et les salopettes : le portrait chinois de Martin Colombet

Dans un jardin d’Éden, caché loin du monde, Martin Colombet et son amoureuse Tess ont esquissé les prémisses d’un univers magique et plus simple. D’abord connu pour ses reportages de presse et ses portraits de célébrités, le photographe travaille en parallèle sur des projets plus lents et intimes. « Tess et moi dialoguons dans l’indifférence du monde, des lieux hostiles aux civilités des adultes mais où pouvait s’exprimer pleinement la sauvagerie des enfants », racontait-il à l’occasion de la publication de son Blue Bayou dans le Fisheye n°47. À l’image de ce projet, intime et poétique, l’artiste privilégie alors une approche artisanale dans la conception de ses images. En témoigne son utilisation du calotype, technique ancienne et foncièrement manuelle, qui ralentit le tempo de ses images – et de sa vie. « J’aime bien mélanger les générations d’appareils photo, ça permet de voyager dans le temps », expliquait-il. Hors du monde, et hors du temps, Martin Colombet conte des récits où il distille toute sa rêverie. Mais que savez-vous réellement de lui ? Voici quelques réponses dans son portrait chinois !

Si tu étais…

Une de tes images ?

Tess, ma compagne, sur l’arbre mort de la rivière, à retrouver dans mon travail Blue Bayou.© Martin Colombet

Un animal ?

Mon chat Emile. Il est mort il y a presque trois ans, on l’a enterré sur une île en face de la maison de Tess et pour ne pas l’oublier j’ai photographié les funérailles qu’on lui a fait.

© Martin Colombet

Un genre photographique ?

Le portrait…

© Martin Colombet

Un livre ?

Noces, d’Albert Camus.

Quelqu’un avec qui réaliser un projet en duo ?

Sofiane Pamart, afin de faire dialoguer photographie et musique.

© Guillaume Blot

© Guillaume Blot

Un album de musique ?

L’album A River ain’t too much to love de Smog.

Un artiste ?

Le pianiste Glenn Gould, pour la liberté et l’anticonformisme totale qu’il a su inventer dans un univers saturé de contraintes.

Et j’aime beaucoup VALD. Derrière le pitre de façade, il y a une vraie épaisseur dans ses textes, souvent dans ses chansons moins connues d’ailleurs. C’est le genre de gars qui lâche des trucs énormes au détour de phrases débiles, il est la version moderne de l’Arlequin. Il jongle avec les masques pour brouiller son message – sombre et sans illusion. Il a une créativité énorme et son côté troll m’a appris qu’il n’était pas forcément nécessaire de se prendre au sérieux pour avancer. J’ai eu la chance de le photographier et il a été comme je le pensais. Il a passé l’interview comme ça, à tenir sa tête. Je ne l’ai pas fait bouger. Faire son portrait m’a pris moins de 30 secondes.

Un vêtement ?

Une salopette.

© Martin Colombet

Un compte Instagram ?

@Doggodoingthings, pour voir des chiens qui font des trucs.

Un paysage ?

La foret de Fontainebleau.

© Martin Colombet

Un shooting rêvé ?

Bob Dylan, dans les années 1960.

Je rêve aussi depuis longtemps de photographier Benoît Poelvoorde, malheureusement pour moi, c’est mon pote Boby qui a eu la chance de le faire.

Une anecdote ? 

J’ai cassé une vitre avec mon cul chez Jean Marie Bigard au moment de faire cette photo.

© Martin Colombet

Un pays ?

J’ai pas mal voyagé, mais j’ai toujours eu envie de revenir en France.

© Boby

© Boby

Image d’ouverture : © Martin Colombet

Explorez
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
© Nicole Lala
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
Restée dans l’ombre toute sa vie, Nicole Lala fut pourtant une photographe majeure du quotidien, du sensible, de l’invisible. Du 16...
30 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
© Joel Meyerowitz
PHotoESPAÑA 2025 : Après tout, que nous disent encore les images ?
Chaque été, PHotoESPAÑA transforme Madrid en capitale de la photographie. Pour sa 28e édition, le festival déploie plus d’une centaine...
28 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Mois des fiertés : l'identité queer dans l'œil des photographes de Fisheye
© Paul Mesnager
Mois des fiertés : l’identité queer dans l’œil des photographes de Fisheye
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
27 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III