Constantin Schlachter et la matière de l’existence

23 février 2024   •  
Écrit par Milena III
Constantin Schlachter et la matière de l'existence
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter

« Dès mon plus jeune âge, de par mon cadre de vie, j’ai tissé un lien fort avec le monde du vivant. La nature et ses aspects inaccessibles, invisibles à l’œil nu, me fascinent », confie Constantin Schlachter. Installé à Paris, ce jeune artiste travaille à la fois dans le monde de la mode, tout en menant des projets personnels. Si les portraits qu’il réalise pour des marques rivalisent d’inventivité, subliment les parures dans des jeux de flou sophistiqués, l’auteur interroge également les liens entre l’image et la psyché, à travers ses expérimentations sur la matière. Par l’emploi de la colorisation, de la solarisation ou encore du négatif, il illustre la nature et notre capacité à la faire revivre par la mémoire. L’artiste est particulièrement intrigué par les vagabondages de l’esprit qui adviennent lorsque l’on se promène et que l’on se projette dans notre environnement. Au cœur de ses images, nul réalisme : seules règnent des nuances et matières invraisemblables, nées, la plupart du temps, non pas de ses déambulations elles-mêmes, mais des échantillons glanés au cours de celles-ci. Dans le recueillement d’une chambre noire, le photographe réalise ensuite des photogrammes d’aquarelles et de bactéries. « Lorsque la lumière traverse le papier et les pigments ou encore des micro-organismes, une fenêtre sur un autre monde s’ouvre », déclare-t-il. Cet univers de l’invisible, Constantin Schlachter le traverse grâce à son œuvre, de laquelle émane un florilège de sensations et d’émotions. Sans jamais rentrer dans l’explicite, elle convoque l’imaginaire des récits littéraires qui l’inspirent : la science-fiction de Ursula Le Guin ou les écrits de Donna Haraway, qui associent à merveille les dimensions biologiques et magiques. Constantin Schlachter semble ainsi s’inscrire dans cette lignée d’artistes et de penseur·ses qui explorent le sens plus vaste de la vie, afin, peut-être, de trouver sa juste place.

© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter
© Constantin Schlachter

À lire aussi
À la Galerie XII, un voyage de l'image à la matière sensible
Andrei Fărcăsanu, TImeless Interventions #9266, 2018 © Andrei Fărcăsanu / Courtesy of Galerie XII
À la Galerie XII, un voyage de l’image à la matière sensible
Du 2 février au 13 avril, la Galerie XII Paris, spécialisée dans la photographie figurative contemporaine, accueillera une exposition…
17 janvier 2024   •  
Écrit par Milena III
Matières premières
Matières premières
Pensée comme une rencontre avec la matière, l’exposition Alchimistes du sensible réunit cinq photographes plasticiennes : Léa Habourdin…
09 mars 2023   •  
Écrit par Fisheye Magazine

Explorez
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
© Aletheia Casey
Dans l’œil d’Aletheia Casey : le rouge de la colère et du feu
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil d’Aletheia Casey, dont nous vous avons déjà parlé il y a quelques mois. Pour Fisheye, elle...
28 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
© Thomas Amen
Les images de la semaine du 21 avril 2025 : la Terre à l’honneur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye célèbrent la Terre. Dans des approches disparates, les photographes évoquent...
27 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
© William Henry Jackson, 1870 et Joanna Corimanya, Anahi Quezada, et Town Peterson, 2024.
Rephotographier les monts Uinta pour montrer que le changement climatique s’accélère
En septembre 2024, le géologue Jeff Munroe et l’écologiste Joanna Corimanya entreprenaient un trek de 50 kilomètres dans la toundra des...
23 avril 2025   •  
Écrit par Thomas Andrei
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Camsuza © Julie Arnoux
Les photographes dans Fisheye célèbrent la Terre, sa fragilité et sa grandeur
Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le biais des images, les préoccupations de notre époque. À...
22 avril 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Heidie et Gaëtan. © Émeline Sauser
Prix Mentor : Au hasard des rencontres
Grande gagnante de la finale du prix Mentor à Paris en décembre dernier, Émeline Sauser est de nouveau sur les routes pour poursuivre sa...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Gwénaëlle Fliti
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
05:16
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
Après une pause bien méritée, Focus revient, ce mois-ci, avec un épisode dédié à Flore Prébay et sa série Illusion. Un travail pictural à...
30 avril 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Images issues de Midnight Sun (Collapse Books, 2025) © Aliocha Boi
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
30 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet