« Dès mon plus jeune âge, de par mon cadre de vie, j’ai tissé un lien fort avec le monde du vivant. La nature et ses aspects inaccessibles, invisibles à l’œil nu, me fascinent », confie Constantin Schlachter. Installé à Paris, ce jeune artiste travaille à la fois dans le monde de la mode, tout en menant des projets personnels. Si les portraits qu’il réalise pour des marques rivalisent d’inventivité, subliment les parures dans des jeux de flou sophistiqués, l’auteur interroge également les liens entre l’image et la psyché, à travers ses expérimentations sur la matière. Par l’emploi de la colorisation, de la solarisation ou encore du négatif, il illustre la nature et notre capacité à la faire revivre par la mémoire. L’artiste est particulièrement intrigué par les vagabondages de l’esprit qui adviennent lorsque l’on se promène et que l’on se projette dans notre environnement. Au cœur de ses images, nul réalisme : seules règnent des nuances et matières invraisemblables, nées, la plupart du temps, non pas de ses déambulations elles-mêmes, mais des échantillons glanés au cours de celles-ci. Dans le recueillement d’une chambre noire, le photographe réalise ensuite des photogrammes d’aquarelles et de bactéries. « Lorsque la lumière traverse le papier et les pigments ou encore des micro-organismes, une fenêtre sur un autre monde s’ouvre », déclare-t-il. Cet univers de l’invisible, Constantin Schlachter le traverse grâce à son œuvre, de laquelle émane un florilège de sensations et d’émotions. Sans jamais rentrer dans l’explicite, elle convoque l’imaginaire des récits littéraires qui l’inspirent : la science-fiction de Ursula Le Guin ou les écrits de Donna Haraway, qui associent à merveille les dimensions biologiques et magiques. Constantin Schlachter semble ainsi s’inscrire dans cette lignée d’artistes et de penseur·ses qui explorent le sens plus vaste de la vie, afin, peut-être, de trouver sa juste place.
Constantin Schlachter et la matière de l’existence

© Constantin Schlachter
À lire aussi
Andrei Fărcăsanu, TImeless Interventions #9266, 2018 © Andrei Fărcăsanu / Courtesy of Galerie XII
Du 2 février au 13 avril, la Galerie XII Paris, spécialisée dans la photographie figurative contemporaine, accueillera une exposition…
Pensée comme une rencontre avec la matière, l’exposition Alchimistes du sensible réunit cinq photographes plasticiennes : Léa Habourdin…
Explorez
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...