Corps à corps urbain

12 août 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Corps à corps urbain

Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité. La photographe néerlandaise Melissa Schriek met les corps en scène avec humour et originalité.

Depuis son diplôme de l’Académie royale des Beaux-Arts de La Haye en 2018, la photographe néerlandaise Melissa Schriek partage son temps entre commandes et projets personnels. Intuitive, l’artiste aime improviser durant les shootings, permettant à ses modèles de participer à la création de l’image. « Mes photographies sont toutes des collaborations. Si c’est moi qui dirige les mouvements, je laisse les autres les interpréter en liberté », explique-t-elle. Après s’être spécialisée dans la photographie documentaire, l’artiste a découvert qu’elle n’aimait pas se limiter à une seule approche du média, préférant mélanger les genres et revisiter l’esthétique mode.

Inspirée par les mouvements des danseurs, Melissa Schriek est émerveillée par la capacité des corps à raconter des histoires. « La danse est une forme de communication extrêmement forte et directe. J’essaie toujours d’atteindre cette intensité à travers mes créations », précise l’artiste. Un rapport à l’anatomie qui la pousse à réaliser des mises en scène singulières.

Œuvres d’art du quotidien

Car dans chaque création de Melissa Schriek, les corps fascinent. Contorsionnés, tordus dans des positions aussi poétiques qu’absurdes, les modèles de l’artiste défient le réel et la gravité. « Lorsque je travaille sur un projet, je ressens souvent le besoin de “personnaliser” une situation plutôt que de simplement la capturer », confie l’artiste, qui veille néanmoins à ancrer ses œuvres dans la réalité. Une réalité étrange, différente de celle qu’on a l’habitude de contempler. « J’essaie de tracer une frontière entre la fiction et le documentaire, et de lier ces deux approches. C’est un thème que je souhaite explorer davantage », précise la photographe.

Au cœur de la ville, les corps des modèles deviennent des sculptures accidentelles et éphémères. En occupant l’espace urbain, ils le subliment et le révèlent aux yeux des spectateurs. « Je voulais les interroger : vous rappelez-vous de la dernière fois que vous avez observé votre environnement ? » déclare Melissa Schriek. En évolution constante, la ville regorge d’œuvres d’art du quotidien – « des lampadaires penchés l’un vers l’autre, comme s’ils cherchaient à s’enlacer ou encore un sac plastique scintillant au soleil », énumère-t-elle. En détournant avec humour le corps humain, elle pointe du doigt cette magie du banal, souvent oubliée.

© Melissa Schriek

© Melissa Schriek© Melissa Schriek

© Melissa Schriek

© Melissa Schriek© Melissa Schriek

© Melissa Schriek

© Melissa Schriek© Melissa Schriek

© Melissa Schriek

© Melissa Schriek© Melissa Schriek

© Melissa Schriek

Explorez
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fury, l'univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Sans titre #90, Campus Univers Cascades, 2023, extrait de la série Fury, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Marie Quéau / ADAGP, Paris, 2025
Fury, l’univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Jusqu’au 8 février 2026, Marie Quéau, cinquième lauréate du prix Le Bal/ADAGP de la Jeune Création, présente Fury. Dans cette exposition...
29 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
28 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
© Grant Harder
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
Himanshu Vats et Grant Harder, nos coups de cœur de la semaine, explorent la nature, et les liens qu’elle entretient avec les humains. Le...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
Anish © Arhant Shrestha
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’héritage et de métamorphoses, et vous offrent même une autre...
30 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet