
Jeanne Narquin et Émilie Brécard, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent toutes les deux à la féminité. La première photographie des femmes qu’elle a rencontrées au Japon tandis que la seconde s’adonne à l’autoportrait.
Jeanne Narquin
« L’année dernière, je suis partie toute seule au Japon, pendant deux mois, pour réaliser mon mémoire de fin d’études aux Gobelins. J’ai documenté ma vie à travers le portrait de toutes les personnes que j’ai rencontrées, soit en vrai, soit par Instagram. J’en ai fait un livre, à la fin de l’année, et, cet été, je suis retournée là-bas pour produire de nouvelles images », explique Jeanne Narquin. Attachée à ce pays qu’elle a découvert enfant, à l’occasion d’un voyage, la photographe est allée au plus près de la population. « Ce sont des portraits de gens avec qui je passais des moments, soit le temps d’une soirée, soit de plusieurs jours », précise-t-elle. Dans une esthétique rappelant les éditoriaux de mode, les modèles prennent la pose, tantôt à l’extérieur, tantôt au sein de leur domicile. « Je photographie surtout des femmes et je travaille aussi principalement à l’argentique. Ce qui m’intéresse, c’est de capter une intimité, une présence dans le regard ou dans la lumière », conclut-elle.





Émilie Brécard
Émilie Brécard a fait de la féminité son thème de prédilection. « Mon travail explore le corps comme matière et comme langage pour révéler ce qui est à la fois fascinant et inquiétant », déclare la photographe. Propre muse de ses compositions, elle développe un dialogue avec elle-même au cours duquel elle expérimente avec ses contours, percevant ce dévoilement telle la preuve de sa force plutôt que l’expression de sa vulnérabilité. Les frontières entre ce qui est et ce qui pourrait être se brouillent afin de faire la part belle aux sensations. « Le projet s’inspire de mondes légèrement décalés, où la réalité se mêle à l’imaginaire pour créer des atmosphères qui respirent, explique-t-elle. Chaque image est pensée comme une petite scène autonome : la lumière, le cadrage, les textures et le geste sont tous réfléchis […]. Je contrôle chaque étape du processus, de la prise de vue au développement des films, pour que le résultat final reste fidèle à cette idée. C’est un travail précis, mais qui laisse place aux surprises et aux accidents, ceux qui donnent parfois aux images leur respiration particulière. »




