Dans l’œil de Lara Sanchez : percutante douceur

17 juillet 2023   •  
Écrit par Milena III
Dans l'œil de Lara Sanchez : percutante douceur
© Lara Sanchez
LaraSanchez
« Milad est Iranien, je ne sais pas ce qui lui est arrivé à la main et je ne lui ai jamais demandé. »

Cette semaine, plongée dans l’œil de Lara Sanchez, jeune artiste profondément investie dans les questions sociales. Son œuvre graphique, inspirée de l’esthétique de la photographie de mode, suit un but bien particulier : montrer celleux que l’on ne voit pas, poser les questions que l’on évite. Qu’est-ce que l’exil fait au corps ? Quelle liberté peut-on seulement atteindre, dans le monde actuel ? Pour Fisheye, elle revient pour nous sur l’une de ses images.

« J’ai réalisé cette image il y a à peu près deux ans, me semble-t-il, pour mon diplôme des Gobelins. Je savais que j’allais travailler sur le thème de la migration, car ma famille a migré de l’Andalousie vers l’Algérie puis d’Algérie vers la France. Il s’agit donc de quelque chose de très présent dans mon histoire personnelle. Cette photographie, je l’ai réalisée avec Milad, un ami réfugié, que j’ai rencontré grâce à Scarabée, à Malakoff – une association qui aide les personnes réfugiées en donnant des cours de français, en apportant une aide administrative, etc. Mon projet Devant la douceur des autres, je l’ai construit autour d’une volonté de parler des personnes réfugiées, et de raconter leur histoire. Milad est Iranien, je ne sais pas ce qui lui est arrivé à la main et je ne lui ai jamais demandé. Dans cette association, on apprend à être en position d’écoute. Ce sont les réfugié·es qui nous transmettent les détails de leur histoire, si et seulement si iels le souhaitent. J’ai souhaité raconter, par cette image, la terre parcourue et battue entre l’Iran et la France par Milad, la couleur rouge représentant la force mais aussi la violence. C’est une des images les plus fortes de la série, et en même temps, elle contient une belle délicatesse. Pour la réaliser, nous sommes parti·es ensemble en Picardie, dans les carrières, mais en réalité, le cadre importe peu. Avec un cadrage aussi serré, j’aurais très bien pu la faire en bas de chez moi. Mais le voyage a lui-même son importance, car il crée des moments de partage et de rapprochement. »

Explorez
Mame-Diarra Niang : photographe de l'évanescence
© Mame-Diarra Niang
Mame-Diarra Niang : photographe de l’évanescence
Remember to Forget, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, est la première monographie française de Mame-Diarra Niang. Dans ses séries...
05 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Paris 2024 : Terrain de jeux pour les photographes
Sarah Aubel / Paris2024
Paris 2024 : Terrain de jeux pour les photographes
De l’émotion, du sport, un moment historique. Trois des 15 photographes commissionné·es par Fisheye Manufacture pour couvrir les Jeux de...
05 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #521 : Aurélia Sendra et Hugo Payen
© Hugo Payen
Les coups de cœur #521 : Aurélia Sendra et Hugo Payen
Aurélia Sendra et Hugo Payen, nos coups de cœur de la semaine, figent les instants de milieux disparates. La première prend pour cadre...
02 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les images de la semaine du 25.11.24 au 01.12.24 : raconter des mondes méconnus
© Tamara Janes
Les images de la semaine du 25.11.24 au 01.12.24 : raconter des mondes méconnus
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes sondent le monde pour mettre en avant des histoires méconnues, soulever des...
01 décembre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Motel 42 : Eloïse Labarbe-Lafon peint le décor d’un road trip
© Eloïse Labarbe-Lafon
Motel 42 : Eloïse Labarbe-Lafon peint le décor d’un road trip
Composé d’une quarantaine de portraits pris dans des chambres durant un road trip, Motel 42 d’Eloïse Labarbe-Lafon s’impose comme un...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Jeanette Spicer : femme en trois corps
© Jeanette Spicer
Jeanette Spicer : femme en trois corps
Dans sa série au long cours To the Ends of the Earth, Jeanette Spicer a réalisé un projet ambitieux : capturer trois corps sur douze...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Hugo Mangin
Mame-Diarra Niang : photographe de l'évanescence
© Mame-Diarra Niang
Mame-Diarra Niang : photographe de l’évanescence
Remember to Forget, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, est la première monographie française de Mame-Diarra Niang. Dans ses séries...
05 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Paris 2024 : Terrain de jeux pour les photographes
Sarah Aubel / Paris2024
Paris 2024 : Terrain de jeux pour les photographes
De l’émotion, du sport, un moment historique. Trois des 15 photographes commissionné·es par Fisheye Manufacture pour couvrir les Jeux de...
05 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger