Cette semaine, plongée dans l’œil de Mous Lamrabat. Actuellement exposé à la Galerie du Château d’Eau, à Toulouse, le photographe maroco-belge aime mettre en scène ses modèles avec humour et délicatesse. C’est lors d’une journée particulièrement étouffante qu’il compose Love at first sight, un élan créatif improvisé qui devient emblématique de son travail. Pour Fisheye, il revient sur les différents éléments qui l’ont conduit à réaliser cette tendre image.
« Le jour où j’ai pris cette photo, on se trouvait au Maroc et il faisait si chaud qu’on ne pouvait rien faire. Lorsque je passe une journée sans bouger, je ne me sens pas bien. Je suis quelqu’un de très créatif, j’ai toujours besoin de travailler. Dans l’après-midi, j’ai craqué. Nous avons récupéré des choses dans la valise de ma petite amie et nous sommes sorti·es, elle, une autre amie et moi. Le shooting était très intuitif, je ne m’attendais pas à ce que la photo devienne aussi populaire !
Les gens l’ont vite comparée à l’œuvre de Magritte, que je ne connaissais même pas à l’époque [rires]. Mais j’ai immédiatement aimé ses tableaux, et j’ai ensuite intégré de plus en plus de références dans mon travail. C’est donc en quelques sortes l’image qui a déclenché tout cela. Son titre, c’est Love at first sight (coup de foudre, en français, ndlr). J’étais inspiré par cette idée d’un sentiment très fort, très romantique, qu’on a l’habitude de retrouver dans les réalisations américaines. Mais je gardais aussi en mémoire mes parents, qui se sont vu·es pour la première fois le jour de leur mariage, et qui sont toujours très heureux·ses ensembles. J’ai voulu m’amuser un peu avec la signification de l’expression. D’autres, aussi, y voient deux femmes qui s’embrassent … Finalement, le voile couvrant les visages est si mystérieux que chaque personne tire sa propre conclusion. Et c’est très bien ainsi ! L’important, c’est l’amour. Cette émotion si simple, cette solution à tout. C’est quelque chose qui parle à tout le monde… Et dire que tout cela est né d’une simple après-midi à m’ennuyer. »
© Mous Lamrabat / Courtesy of Loft Art Gallery