Et s’éblouir : moments de grâce photographiques

20 octobre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
Et s’éblouir : moments de grâce photographiques
© Dan Aucante
© Laure Pubert
© Estelle Lagarde

Jusqu’au 18 novembre 2023, la Galerie Rachel Hardouin organise Et s’éblouir, exposition des six photographes de l’agence révélateur. L’éblouissement, en tant que moment d’inspiration artistique ultime, est ici interprété de moult façons par chacun·e des artistes. Un événement au programme des Rencontres Photographiques du 10ème, Paris.

L’éblouissement est ce moment où l’artiste plonge vers la lumière, c’est un émerveillement qui vient de l’intérieur et donne lieu à l’instant photographique. Avec l’exposition Et s’éblouir, la Galerie Rachel Hardouin et l’agence révélateur présentent le travail des six photographes défendu·es par celle-ci. Pour chacun·e, l’intention est de capturer ce moment de grâce, aussi différentes ces œuvres soient-elles. Chacun·es de ces photographes interroge, de manière sous-jacente, nos propres éblouissements. Rachel Hardouin et Olivier Bourgoin nous invitent à appréhender cette lumière nichée en chacun·e de nous. « L’esprit navigue, divague, s’évade et se rejoint. La lumière est là, celle que nous portons en nous, celle que nous offrent les artistes. Il faut s’y plonger, la suivre, sans chercher à lui donner un sens précis. C’est peut-être ça s’éblouir ? Cette capacité à aller au-delà de ce qui est, à s’inventer un monde au sein du monde » écrit le photographe et critique Frédéric Martin.

L’endroit de tous les possibles

L’approche des photographes Dan Aucante et Laure Pubert est particulièrement intéressante. Pour Dan Aucante, l’éblouissement est un lieu d’expérimentation. Il surgit d’un moment de bascule où le négatif, qui n’a pas encore abouti dans une image tangible, devient l’endroit de tous les possibles. Un endroit de bascule. Cette vision expérimentale vise à ouvrir des portes plutôt que d’arriver à une photographie définitive et figée. Elle croit en l’avènement des possibles et des devenirs. C’est aussi une bascule du corps, « où l’on oscille entre le passé et le présent, l’enfance et la vieillesse », comme l’écrit Frédéric Martin. Dans la photographie de Laure Pubert, quant à elle, il existe quelque chose de fragile, « une vérité délicate qui se rapproche en permanence de la rupture. » La photographe associe polaroïd et peinture pour donner vie, elle aussi, à un univers expérimental. Son art est celui de la mutation permanente et de la métamorphose. L’éblouissement est donc un état prolongé plus qu’une illumination, une transition qui floute les confins de son œuvre. La lumière se transforme en un voyage, en long un processus, en un chemin presque initiatique. « Observer, s’émerveiller, laisser entrer la lumière. Et s’éblouir est un cheminement vers un espace extérieur, une introspection vers le monde intérieur, commente la galeriste Rachel Hardouin. Il n’est pas question ici de temporalité. Il n’est pas considéré de moment parfait ou de moment propice à cette immersion. C’est l’histoire collective de six photographes. »

© Christine Delory-Momberger
© Michaël Serfaty
© Irène Jonas
À lire aussi
Les Rencontres photographiques du 10e : l’amour passé au crible 
© Guillaume Blot
Les Rencontres photographiques du 10e : l’amour passé au crible 
À l’occasion de la dixième édition des Rencontres photographiques du 10e, le Point…
10 octobre 2023   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Jan Saudek & Irène Jonas : déracinements entrelacés
© Jan Saudek
Jan Saudek & Irène Jonas : déracinements entrelacés
Du 6 octobre au 16 novembre, la galerie Remèdes à Paris, présente Correspondances¸ une exposition qui crée un dialogue entre le maître…
09 octobre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
Explorez
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Laia Abril expose les violences faites aux femmes
On Abortion, Obstetric violence © Laia Abril
Laia Abril expose les violences faites aux femmes
A History of Misogyny – trilogie ambitieuse signée Laia Abril – révèle un portrait complexe et glaçant des violences sociétales faites...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina