Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Jean-Luc Feixa a arpenté la Belgique, à la recherche de fenêtres atypiques. Une collection d’images aussi loufoques que poétiques.
Renards empaillés, mausolée dédié à Elvis Presley, jeux de construction multicolores, bric-à-brac surréaliste… Jean-Luc Feixa, photographe français résidant en Belgique a parcouru le pays à la recherche des plus belles décorations de fenêtres. Un travail amusant, révélant des détails intriguants sur ces voisins que l’on croise sans jamais connaître.
« Mon idée première était de trouver un sujet qui pourrait être conciliable avec ma vie professionnelle. Trouver des moments libres pour s’adonner à la photographie relève souvent d’une mission impossible, assez frustrante. Il me fallait un projet simple, que je pourrais développer au quotidien », explique l’auteur de Strange things behind Belgian windows. Pourtant commencée en parallèle de Brume et poussière, cette série se démarque par une esthétique réaliste, cherchant à capturer avec simplicité l’ordinaire. « Brume et poussière, en comparaison, reflétait un état sentimental, le travail était beaucoup plus personnel et introspectif », précise le photographe.
Entre voyeurisme et observation
Depuis près de quatre ans, Jean-Luc Feixa erre donc dans les rues belges, parcourant un quartier par week-end, en quête de ces étranges autels. Entre voyeurisme et simple observation, le photographe révèle, à l’aide de son smartphone ou de son vieux Nikon, les collections farfelues des habitants du pays. « Cette sensation d’être à la fois dehors et dedans me fascinait. Tout comme la possibilité de deviner les passions d’une personne en découvrant ces florilèges de babioles », confie-t-il.
En allant vite, pour ne pas éveiller les soupçons – « quelqu’un photographiant une fenêtre peut paraître assez louche » – l’auteur capture ces trésors atypiques. Une expérience pouvant parfois s’avérer dangereuse : « Je me suis fait embarquer une fois par la police, car je shootais dans le quartier des ambassades à Bruxelles. Au moment de montrer l’image sur mon appareil, ce dernier s’est déchargé. J’ai dû aller au poste pour montrer mes clichés sur écran… Un grand moment ! » raconte-t-il. Avec une charmante désinvolture, Jean-Luc Feixa révèle la poésie insoupçonnée de ces décors érigés entre deux mondes. Des mises en scène absurdes, touchantes ou effrayantes, semblant destinées à dialoguer avec des passants anonymes. Une collection d’images colorées célébrant l’excentricité.
© Jean-Luc Feixa