Dans A Sensitive Education, la photographe italienne Francesca Todde met en lumière les relations sensibles entre oiseaux et humains, et construit un pont entre nos deux espèces. Ce portfolio est à retrouver dans notre dernier numéro.
C’est lors d’un spectacle équestre à Avignon que Francesca Todde fait la connaissance de Tristan, un éducateur d’oiseaux pour le monde du spectacle. Un garçon attentif qui, comme elle, travaille en prenant le temps, avec une extrême attention aux gens et aux choses. Enfant, Tristan s’aperçoit qu’en restant longtemps immobile dans la forêt, derrière la maison de ses parents, les animaux sortent de la végétation et il peut les observer. Le jeune homme remarque aussi combien « la position du corps, l’intensité du regard qui nous anime ont pour les oiseaux une grande importance ». Il étudie ensuite l’écologie, la biologie et l’éthologie à l’université, et développe progressivement une forme « d’ornithothérapie et de médiation par l’animal en créant un contact entre les oiseaux et les personnes handicapées, les personnes âgées, les détenus, afin de favoriser de nouvelles sensations et de créer une réconciliation profonde entre les oiseaux et les humains », explique Francesca Todde, fascinée, qui passera deux ans et demi à lui rendre visite régulièrement.
Ses images éminemment sensibles s’attachent à restituer comment Tristan construit « un pont entre nos deux espèces ». Et son livre, A Sensitive Education, qu’elle édite chez Départ pour l’image – maison d’édition cofondée avec Luca Reffo – s’attache à « traduire en langage papier le dialogue sans paroles dont j’avais été témoin ». Associant ses clichés à des documents d’archives, l’auteure s’efforce de « restituer l’atmosphère du contexte en rendant ses pensées matérielles ». Loin d’une approche documentaire naturaliste, cet étonnant travail met en lumière la sphère émotionnelle, la sensibilité des oiseaux et celle des humains.
Cet article est à retrouver dans Fisheye #43, en kiosque et disponible ici.
© Francesca Todde