Ian Dalipagic, lauréat du concours Photo Doc x In Frame

14 mai 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Ian Dalipagic, lauréat du concours Photo Doc x In Frame

La foire internationale de photographie documentaire Photo Doc s’est déroulée du 10 au 12 mai 2019, à Paris. Retour sur cette quatrième édition, et focus sur le lauréat du concours photo lancé en partenariat avec In Frame : Ian Dalipagic.

Pour son édition 2019, la foire internationale de photographie documentaire s’est associée au webzine In Frame et a lancé un appel à candidatures. Le thème ? « Le monde arabe, une nouvelle génération ». Le 12 mai 2019, le jury a désigné le lauréat du concours : Ian Dalipagic et sa série Kobané, au combat.

Travaillant dans l’humanitaire depuis 2014, le photographe a été formé au photojournalisme à l’École des Métiers de l’Information, avec Julien Daniel et Guillaume Herbaut. Depuis 2018, Ian Dalipagic vit et travaille en Syrie. Là-bas, il découvre Kobané, une ville installée près de la frontière turque, tombée sous le joug de l’État islamique en 2014. Elle est libérée en janvier 2015, par le parti de l’Union démocratique, craint par Erdogan. « La récente annonce du départ anticipé des États-Unis a permis au président turc de clarifier son intention d’éradiquer ceux qu’il qualifie comme une menace terroriste », confie le photographe. Devenue symbole de la résistance kurde, la ville doit désormais lutter pour survivre, en se préparant à une guerre qu’elle ne souhaite déclarer. Un travail poignant où misère, conflit et bonheur éphémère s’entremêlent.

Une photographie sensée

Un lauréat en phase avec les motivations de Photo Doc : exposer une photographie sensée, en phase avec la prise de conscience de notre époque. Parmi les artistes représentés cette année, se trouvait notamment Charlotte Mano, avec sa série Thank you mum, représentée par la Galerie XII. Avec une poésie bouleversante, la photographe capture la maladie de sa mère, la peur, l’angoise, mais aussi le jeu et l’intimité. Un travail d’une grande délicatesse.

Dans le cadre du Photo Doc Lab, Vincent Jarousseau a quant à lui présenté ses Racines de la colère. Peu après l’élection d’Emmanuel Macron, le photographe s’est installé à Denain, petite ville située dans le nord de la France. Là-bas, il s’est immiscé dans le quotidien de familles issues de milieux populaires. Une manière de donner une visibilité aux effacés de la société.

Enfin, depuis 2015, le Yakushima Photography Festival s’installe à la foire, réunissant les travaux de photographes internationaux venus séjourner quelque temps au cœur de Yakushima, territoire japonais, aux forêts millénaires peuplées par les créatures de Miyazaki. En résultent des œuvres ésotériques et fascinantes, hommage à la culture japonaise et à l’échange entre les sociétés.

© Ian Dalipagic

© Ian Dalipagic

© Ian Dalipagic© Ian Dalipagic

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