Fasciné par le Japon, Roberto Badin s’y rend pour la première fois en 2016. En résulte Inside Japan, un livre et une exposition accueillie au sein de l’Hôtel Jules & Jim. Une immersion sereine au pays du Soleil-Levant.
« Plus jeune, j’ai baigné dans la culture japonaise. J’aimais beaucoup les séries télévisées et dessins animés japonais. J’ai pratiqué le karaté shotokan aussi », raconte Roberto Badin, un photographe brésilien installé à Paris. « Dans les années 1970, au Brésil, le Japon était considéré comme une autre planète. Je rêvais de m’y rendre comme on rêvait de marcher sur Jupiter ou sur Mars », poursuit-il. Fasciné par le pays du Soleil-Levant, sa culture et son esthétique, Roberto Badin s’y rend pour la première fois en 2016. « Ma femme m’a offert ce voyage pour mes 50 ans. Deux semaines n’étaient pas suffisantes pour quelqu’un qui a toujours rêvé d’y aller, j’ai donc organisé un second voyage en 2018 », ajoute-t-il. Il y découvre une esthétique incomparable, qu’il retranscrit dans Inside Japan, un livre ainsi qu’une exposition accueillie au sein de l’Hotel Jules & Jim.
Comme un ornithologue
Roberto Badin dépeint son immersion dans le Japon, un pays fait de contrastes, entre tradition et modernité. Pour le photographe, « malgré la foule dans certaines villes japonaises, [il] ressent une solitude sous-jacente, même si celle-ci peut être calme et sereine ». Son fil conducteur ? L’espace. Si l’architecture et l’art contemporain ont constitué le fil rouge de ce projet au long cours, il questionne aussi le rapport de l’homme à son espace. Des modèles souvent seuls évoluent dans des espaces vides et vastes. En couverture, une jeune fille accroche le regard alors qu’elle semble léviter au milieu d’une cour. « Inconsciemment, j’ai plutôt eu envie de la placer dans un autre espace-temps. C’est comme si elle voulait regarder ce qui se passe hors du cadre, une adolescente qui veut s’échapper de son environnement », commente-t-il. L’auteur associe une histoire à chacune de ses images. Ainsi, un autre cliché représente une salle des fêtes qui renvoie aux clubs privés de Rio de Janeiro, où il avait l’habitude d’aller avec sa famille durant son enfance. « Je pourrais passer des heures à en parler, cela me rappelle de bons souvenirs », commente-t-il.
Si ses photos paraissent très structurées, c’est le hasard qui guide ses balades photographiques. « J’aime capturer la banalité des choses. Je suis passionné par les photographes, réalisateurs ou peintres qui parviennent à construire une narration grâce aux cadrages et aux compositions. Je suis un peu comme un ornithologue, à l’affût du bon moment », confie-t-il. Un aperçu serein et minimaliste du Japon tel que nombre d’Occidentaux le perçoivent aujourd’hui.
Inside Japan, éd. Benjamin Blanck, 39,95 €, 116 pages
Inside Japan, Roberto Badin
Hotel Jules & Jim -11 rue des gravilliers 75003 paris
Jusqu’au 12 mars 2019
© Roberto Badin