« Mes shootings sont des mises à nu. Il y a une vérité émotionnelle, une authenticité que je recherche à travers ces moments-là », confie Jessica Attia. La jeune photographe, amoureuse du Polaroïd et de l’argentique – « parce qu’ils offrent de belles surprises » – voit la vie en rouge et noir, avec simplicité et élégance. Sa sensibilité est nourrie par la musique, langue des émotions par excellence. Diplômée depuis quelques années du lycée Brassaï – seul établissement public professionnel spécialisé en photographie à Paris –, elle n’a que 24 ans et travaille déjà avec les géants de l’industrie, parmi lesquels Universal et Warner. Sont déjà passé·es devant son objectif de nombreux·ses cool kids de la scène alternative rap, hip-hop et pop, de notoriété internationale. De Billie Eillish à Post Malone, d’IAMDDB à Guizmo, d’Ari Lennox à DJ Snake, elle part à la rencontre des stars et les shoote avant, pendant et après leurs concerts. Elle est alors la témoin privilégiée d’émotions rares, montant parfois sur scène avec elleux et éprouve autant le trac de l’artiste que l’euphorie du public. Elle vit également la solitude et la déconnexion inévitables qu’iels ressentent après avoir traversé l’intensité d’un passage sur scène. « Pour un·e musicien·ne, mettre en lumière sa vulnérabilité au cours d’un concert est une chose à la fois épuisante et galvanisante », explique-t-elle. Ses photographies en mouvement font ainsi dialoguer image et musique, et sont empreintes de toutes les émotions que l’artiste a traversées. Des clichés joyeux, urbains, graphiques et sensibles, pour notre plus grand bonheur.
© Jessica Attia