La Gacilly s’invite en Autriche

19 juin 2018   •  
Écrit par Anaïs Viand
La Gacilly s'invite en Autriche

Une semaine après l’ouverture de sa 15ᵉ édition, le célèbre festival de photographie en plein air du Morbihan inaugurait sa version autrichienne à Baden. Le concept : exposer dans la ville thermale une trentaine de photographes présentés en 2017 en Bretagne.

Il y a un an, Lois Lammerhuber, autrichien d’origine, tombe sous le charme du village breton en découvrant le festival La Gacilly en France. De retour chez lui, il parvient à convaincre l’équipe municipale de Baden de dupliquer l’événement. C’est cette histoire et ce pari fou qui sont racontés lors d’une soirée d’inauguration majestueuse dans la roseraie de Doblhoffpark, le vendredi 8 juin, devant les diplomates, photographes, habitants, journalistes et membres de l’équipe de La Gacilly. Un repas cosmopolite accompagné de discours et de chants africains. Car comme en France l’an dernier, les visiteurs pourront s’interroger jusqu’au 30 septembre sur les questions environnementale, les photos exposées en plein air à Baden ayant pour thèmes  : «  Afrique » et « Homme-animal : le face-à-face ».

© Aida Muluneh

© Aida Muluneh

Une déambulation revisitée

En se promenant dans Baden, on redécouvre les photographes présentés en Bretagne un an plus tôt sous un tout autre angle. Florence Drouet, directrice artistique du festival, a en effet repensé la scénographie. « Nous n’avons pas pu réutiliser toutes les bâches. Certaines étaient abîmées et d’autres ne correspondaient pas aux dimensions de Baden », explique-t-elle. En plus de ces contraintes techniques, il fallait aussi s’adapter à la ville autrichienne, plus étendue.

Parmi les nouveautés, on peut remarquer les images de Baudouin Mouanda exposées sur un lieu de passage, non loin de la place du marché. Les grands tirages mettent en valeur ses sapeurs de Brazzaville. Dans le cadre de la très chic ville thermale autrichienne, les adeptes de la Société des ambiances et des personnes élégantes (SAPE) immortalisés par le photographe congolais gagnent en charisme.

Autre inédit : les clichés du photographe britannique Tim Flach flottent sur l’étang du Doblhoffpark. Un dispositif adéquat pour souligner la démarche de l’artiste : questionner l’humain via ses photos d’animaux. Un moyen de « connecter les liens avec la nature », commente l’artiste durant la visite.

© Tim Flach

© Tim Flach

Le travail réalisé au Kazakhstan par le photoreporter britannique Phil Hatcher-Moore était aussi à l’honneur. The Ghosts of the Polygon ou les fantômes du nucléaire prenaient place, pour cette édition autrichienne, dans un lieu abandonné depuis plusieurs années. Expérience immersive au possible, on parcourt les pièces délabrées, on pénètre dans les habitations des victimes. Ainsi un portrait poignant sur le rebord d’un lavabo ou des paysages accrochés sur un papier peint défraîchi nous emportent directement dans ce pays qui a subi les tests nucléaires soviétiques durant la Guerre froide.

Un nouveau photographe fait son apparition dans la programmation : Pascal Maitre. Il s’agit d’un hommage de la part de Lois Lammerhuber, le directeur de La Gacilly Baden, à cet ami qui lui a permis de découvrir le festival breton.

La déambulation que proposent Lois Lammerhuber, Florence Drouet et toute leur équipe à Baden est une vraie réussite. Point de copié-collé en Autriche. À la place une astucieuse réécriture où l’image et la nature s’agencent avec subtilité.  Une manifestation qui, nous l’espérons, en impulsera d’autres, dans ce pays réputé pour être conservateur.

© Phil Hatcher Moore

© Phil Hatcher Moore

© Baudoin Mouanda

© Baudoin Mouanda

© Brent Stirton

© Brent Stirton

© Paras Chandria

© Paras Chandria

© Eric Pillot© Eric Pillot

© Eric Pillot

© Hélène Jayet

© Hélène Jayet

© Girma Berta© Girma Berta

© Girma Berta

© Aida Muluneh© Aida Muluneh

© Aida Muluneh

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