La galerie les filles du calvaire fait peau neuve !

18 janvier 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
La galerie les filles du calvaire fait peau neuve !
La galerie parisienne Les filles du calvaire vient d’annoncer l’ouverture d’un nouvel espace ainsi que l’arrivée de quatre nouveaux·elles artistes parmi celles et ceux représenté·es : Frances Goodman, Maya Inès Touam, Jérémie Cosimi et Levi van Veluw. Visitez le site flambant neuf pour suivre toutes les actualités !

Fondée en 1996 par Stéphane Magnan dans le Marais à Paris et historiquement située au 17 rue des filles du calvaire, la galerie Les filles du calvaire est une institution de la photographie française qui accueille des artistes issu·es d’univers différents et riches. En 2023, la galerie annonce l’ouverture d’un nouvel espace au 21 rue Chapon et l’entrée de quatre auteurices au sein de son foisonnant catalogue. Parmi elleux ? Frances Goodman, qui questionne la notion de beauté traditionnellement attribuée aux femmes, Jérémie Cosimi, peintre et dessinateur donnant vie aux statues. Levi van Veluw, sculpteur, fige quant à lui les expressions du religieux à partir de plusieurs supports : installations, photographies, films, sculptures, peintures et dessins. Parmi les quatre nouvelles recrues, figure aussi Maya Inès Touam, photographe qui explore ses origines algériennes en bâtissant des ponts entre les deux rives de la Méditerranées. Avec un regard acéré, elle se penche sur la question décoloniale avec une puissance particulière. Une exposition présentant les univers des artistes débutera le 4 février.
© Maya Inès Touam

© Maya Inès Touam

Maya Inès Touam, voix de la diaspora nord-africaine

Née en France de grand-parents algérien·nes, Maya Inès Touam se nourrit de son expérience de fille et petite-fille d’émigré·es pour interroger les notions de mémoire, de déracinement, d’intimité et d’étrangeté. Car autour des rives de la Méditerranée, les identités se rencontrent tout autant qu’elles se séparent. La photographe incarne une génération d’artistes qui abordent la question de la diaspora de plusieurs points de vue, qu’il s’agisse de celle nord-africaine ou de celle sub-saharienne. Son travail reprend des codes de l’art occidental pour les enrichir et les détourner en les mélangeant à ceux de l’art algérien. Diplômée des Beaux-arts de Paris depuis 2013, elle mène une recherche à la fois anthropologique et onirique, à partir de différents supports – photographie, dessin, sculpture – en utilisant des objets personnels comme symboliques. Dans l’exposition collective à venir, elle présentera sa série Icar, le revenant, réalisée en 2020. Dans ce travail, elle se réapproprie à sa guise l’univers d’Henri Matisse. « Icar est une œuvre iconique et très énigmatique. Ce corps ondulant perdu entre ciel et mer, me rappelle le poème l’Albatros de Baudelaire, mais également la cérémonie Egungun découverte au Bénin, explique la photographe sur Instagram. En observant la torsion du personnage central, j’ai immédiatement pensé aux danses transcendantales vaudou. Les costumes confectionnés pour l’occasion font également référence à des figures d’animaux à l’image du déploiement de ces bras arrondi aux aires d’ailes d’oiseau. »

Dans la série, la photographe insère ce personnage au sein de l’univers du peintre, comme une métaphore : Icare est un exilé perdu dans un moment figé. Un travail poignant, qui célèbre et honore la mémoire des défunt·es, à l’image des rituels vaudou auxquels l’artiste se rattache. « Icar, Le revenant questionne les histoires liées aux déplacements, ce que ces gens quittent et ce qu’ils ramassent pour se reconstruire mais cette photo met aussi en lumière celles et ceux qui ne peuvent plus rien dire, perdu·es en mer », conclut l’artiste.

Jeremie CosimiFrances Goodman

© à g. Jérémie Cosimi, à d. Frances Goodman

MayaInès TouamLevi van Veluw

© à g. Maya Inès Touam, à d. Levi van Veluw

Image d’ouverture : © Maya Inès Touam

Explorez
Ces séries de photographies réalisées au flash
© Nicolas Hrycaj
Ces séries de photographies réalisées au flash
En ce milieu de printemps, à mesure que les nuits s’écourtent, les flashs des appareils photo se multiplient pour immortaliser la douceur...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les émeutes visuelles de Paul Van Trigt
© Paul Van Trigt
Les émeutes visuelles de Paul Van Trigt
Impliqué dans la scène musicale expérimentale depuis de nombreuses années, aussi bien avec ses projets MOT et IDLER qu'avec ses travaux...
01 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
© Kristina Rozhkova
Ultra-violence, bodybuilding et livre d’artiste : nos coups de cœur photo du mois
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
30 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Ces séries de photographies réalisées au flash
© Nicolas Hrycaj
Ces séries de photographies réalisées au flash
En ce milieu de printemps, à mesure que les nuits s’écourtent, les flashs des appareils photo se multiplient pour immortaliser la douceur...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Au Musée de la Femme, la photographie déploie son langage universel
© Camelia Shahat
Au Musée de la Femme, la photographie déploie son langage universel
Jusqu'au 31 octobre 2024, le Musée de la Femme de Marrakech accueille Photographie : le langage universel, une exposition imaginée avec...
Il y a 11 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
© Ana Núñez Rodríguez
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
Aujourd’hui encore, l’extraction de cette pierre charrie de nombreuses croyances et légendes. C’est ce qui a captivé Ana Núñez Rodríguez...
02 mai 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Focus #72 : Mohamed Bourouissa esquisse les lignes de force d’une révolte
05:07
© Fisheye Magazine
Focus #72 : Mohamed Bourouissa esquisse les lignes de force d’une révolte
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Ce mois-ci, et en l’honneur de Signal, sa rétrospective, accueillie jusqu’au 30 juin 2024 au Palais...
01 mai 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine