La poésie d’Helias Doulis

14 avril 2016   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La poésie d'Helias Doulis
Helias Doulis est un artiste qui ne se définit pas comme un photographe mais comme un poète. Il écrit et son appareil lui permet d’illustrer l’univers qu’il imagine. C’est ainsi qu’il a créé le concept de “Parabyss”, l’univers au cœur d’une série réalisée l’été dernier. Entretien.

Helias est un jeune photographe de 23 ans. Il vit à Londres depuis quatre ans mais est originaire de Grèce. Son pays natal est une source d’inspiration importante. C’est là-bas qu’il a réalisé sa série “Parabyss : A Nurtured Natured”, dans une crique située près d’Athènes. Son travail explore la relation entre l’homme et la nature. Surtout, il est empreint d’échos à une littérature antique, faite de poésies et de mythes où les héros sont confrontés aux forces sauvages de leur environnement.

Fisheye : Pourquoi es-tu devenu photographe ?

Helias Doulis : Je ne me considère pas vraiment comme un photographe. Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est de rendre visible ma poésie. Par conséquent, je m’applique à étendre ma vision à travers l’objectif lorsque j’ai le sentiment que les mots ont besoin d’être exprimés sous d’autres formes. Si je venais à m’identifier comme photographe, cela voudrait dire que j’en serais venu à considérer ma poésie comme quelque chose d’acquis. Et ce serait probablement la fin de tout.

Donc tu écris de la poésie, que tu illustres avec la photographie : quelles sont les inspirations qui te nourrissent dans ces deux domaines ?

J’ai tendance à être inspiré par ce que j’ai perdu ou par ce qui pourrait m’être retiré à tout moment. Mais si je devais absolument nommer ce dans quoi je puise, ce serait sans doute ce qu’il y a de plus triste : la nostalgie.

Extrait de "Parabyss : A Nurtured Nature", © Elias Doulis
Extrait de “Parabyss : A Nurtured Nature”, © Elias Doulis

Pourquoi avoir choisi Tumblr comme plateforme pour montrer tes images ?

Ça fait quelque mois maintenant que j’utilise Tumblr pour partager mon travail. L’une des principales raisons qui m’ont poussé à ouvrir un compte, c’est la censure continue qui est appliquée sur Instagram. Toutefois, mon site web sera lancé très bientôt.

La nudité, le corps et la nature sont des sujets largement explorés dans ton travail. Pour toi, qu’est-ce qu’ils signifient ?

Nous avons évolués avec ce principe qu’il faut dissimuler nos corps et nos besoins, selon ce que la société dépeint comme respectueux. Nous sommes très loin de ce qui nous a été donné naturellement. Or je pense qu’il y faut retourner vers ce à quoi nous appartenons, la Nature.

C’est donc là le propos de ta série Parabyss : A Nurtured Natured : la relation entre l’Homme et la Nature ?

Ce que j’appelle “parabyss” désigne un entre-deux. C’est un paysage où se trouve ta zone de confort, et où ta faim peut être apprivoisée. Le besoin constant de l’être humain, basé sur ses instincts, y est conduit par l’acceptation de ses désirs, qu’il en souffre ou qu’il en soit pleinement heureux.

© Elias Doulis
Extrait de “Parabyss : A Nurtured Nature” / © Elias Doulis

Qui sont les modèles que tu photographies pour habiter cet univers ?

J’ai commencé par photographier ma muse, Ilias Sapountzakis, qui est la figure principale des mes deux séries, Parabyss : A Nurtured Natured et Blossom of Solitude. Il est aussi le protagoniste d’un film que je m’apprête à sortir. Toutefois, à chaque shooting, j’étends mon cercle de connaissances afin de pouvoir rencontrer et photographier des gens différents.

Enfin, tu pourrais décrire ton travail en trois mots ?

Amour d’abysse.

elias-doulis-fisheyelemag-IMG_1elias-doulis-fisheyelemag-IMG_2elias-doulis-fisheyelemag-IMG_3elias-doulis-fisheyelemag-IMG_4elias-doulis-fisheyelemag-IMG_5elias-doulis-fisheyelemag-IMG_7elias-doulis-fisheyelemag-IMG_10elias-doulis-fisheyelemag-IMG_12elias-doulis-fisheyelemag-IMG_13elias-doulis-fisheyelemag-IMG_14

En (sa)voir plus

→ L’ensemble du travail d’Helias est à découvrir ici : heliasdoulis.tumblr.com

→ Suivez-le sur Instagram : @heliasdoulis

Explorez
Dans l'œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
© Lars Dyrendom, Polar Bear (2024) / Courtesy of Circulation(s)
Dans l’œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
Né au Danemark et résidant désormais en Suède, Lars Dyrendom se concentre sur les rapports des humains à leur environnement. Polar Bear...
06 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Albert Kahn et ses balades végétales
© Albert Kahn
Albert Kahn et ses balades végétales
Jusqu’au 30 décembre, le musée Albert Kahn présente une exposition de photographies du philanthrope, qui met en lumière sa passion pour...
04 mai 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
© Ana Núñez Rodríguez
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
Aujourd’hui encore, l’extraction de cette pierre charrie de nombreuses croyances et légendes. C’est ce qui a captivé Ana Núñez Rodríguez...
02 mai 2024   •  
Écrit par Cassandre Thomas
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
© Mustapha Azeroual / BMW ART MAKERS
BMW ART MAKERS : les dégradés célestes de Mustapha Azeroual et Marjolaine Lévy
Le programme BMW ART MAKERS, initiative de soutien à la création, accueille cette année le duo d’artiste/curatrice composé par Mustapha...
30 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #65 : engageons-nous avec Fierté
© Michael Oliver Love
Fisheye #65 : engageons-nous avec Fierté
Le dernier numéro de Fisheye, Fiertés, arrive très prochainement dans les kiosques et sur le store. Porté par la pride, le magazine...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd
© Vincent Duluc-David
Les coups de cœur #491 : Vincent Duluc-David et Izia Falourd
Nos coups de cœur de la semaine, Vincent Duluc-David et Izia Falourd, transcendent leur sujet pour explorer une réalité plus globale – un...
Il y a 10 heures   •  
Dans l'œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
© Lars Dyrendom, Polar Bear (2024) / Courtesy of Circulation(s)
Dans l’œil de Lars Dyrendom : les ours polaires, victimes de la colonisation
Né au Danemark et résidant désormais en Suède, Lars Dyrendom se concentre sur les rapports des humains à leur environnement. Polar Bear...
06 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Les images de la semaine du 29.04.24 au 05.04.24 : un 8e art vivant
© Fanny Deniau El Maimouni
Les images de la semaine du 29.04.24 au 05.04.24 : un 8e art vivant
C’est l’heure du récap‘ ! Les photographes de la semaine s’exposent aux quatre coins de la France, mais aussi par-delà ses frontières. ...
05 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill