L’âme et la couleur au cœur des portraits magnétiques de Mark Elzey

24 avril 2023   •  
Écrit par Anaïs Viand
L’âme et la couleur au cœur des portraits magnétiques de Mark Elzey

Photographe de mode et de publicité, Mark Elzey est aussi un brillant portraitiste. Immersion dans l’univers coloré et très humain du photographe américain, qui, invite à prendre le temps de se connecter aux autres.

« Je crois que la photographie m’a choisi sans que je le veuille. Parfois, la foudre vous frappe, et tout ce que vous avez vécu auparavant prend un sens. C’est comme si ma vie avait attendu ce moment-là précisément. La photographie me motive tous les jours », annonce Mark Elzey, un artiste né à Bogalusa, en Louisiane, et aujourd’hui installé à Brooklyn, à New York. De nature timide, ce besoin impérieux lui permet d’aller au contact des autres personnes. « La famille et les ami·e·s peuvent vous donner toute l’impulsion dont vous avez besoin, je reste persuadé que le désir de créer doit venir de l’intérieur. Nous fonctionnons comme des machines dénuées d’âme, habituées à catégoriser et ranger les individus dans des boites », ajoute celui qui milite pour une pratique artistique plus humaine. « Le portrait me permet de me connecter profondément. Je ressens un sentiment magnétique lorsque je suis en train de photographier quelqu’un. C’est comme si je pouvais voir son aura, les profondeurs de sa personnalité. J’aime voir comment l’image peut refléter la connexion que j’ai avec mes modèles ». En témoignent ses images poignantes. Dans sa pratique, il s’éloigne de toute vision traditionnelle : lors de ses shootings, il évite les poses déjà vues, et recherche des aspects inattendus, tout en capturant l’âme de ses modèles. Telle est sa définition de la beauté. « Le monde est obsédé par l’idée d’attacher la beauté à l’apparence extérieure », ajoute-t-il. La beauté peut donner du pouvoir, mais elle peut rendre aigri aussi. Mark Elzey est convaincu de cela. 

© Mark Elzey© Mark Elzey

Fascination pour les chairs 

Mais qu’est-ce qui rend ses images si belles ? La couleur d’abord. Les publicités, les panneaux d’affichage, les logos… « Les éléments qui ont le plus d’influence sur le long cours sont fortement colorés, et je fais tout mon possible pour m’en souvenir lorsque je prends des photos ». Selon l’auteur qui a étudié plusieurs théories à ce sujet, la mode permet aux artistes de mettre en valeur leur amour de la couleur. Un pantalon orange électrique, un béret rouge foudroyant, ou encore un ciel bleu limpide… Devant ses images, on se convainc d’une chose : les teintes fortes permettent d’obtenir de sublimes photos. Et puis, il y a sa fascination pour les chairs. Un intérêt survenu durant l’enfance. « Lorsque je vivais à Montgomery Alabama, un de mes meilleurs amis avait le vitiligo – une dermatose se présentant sous l’aspect d’une dépigmentation progressive de la peau. Je repense souvent à cette amitié qui m’a beaucoup apporté alors que je déménageais sans cesse ». L’image d’Yvesmark (portrait très serré initialement réalisé pour Schön Magazine et repris notamment parVogue China et Vogue Italia, NDLR) lui rappelle ce temps doux. Les taches de rousseur ont également marqué l’auteur qui, en primaire, tombe amoureux d’une camarade qui en était couverte. « J’ai toujours pensé que les gens qui ont des taches de rousseur sont les plus intéressants, car beaucoup entretiennent une relation d’amour/haine avec ces dernières, alors même que le reste du monde les admire et en est envieux. Bref, ces lésions cutanées sont tout simplement exceptionnelles à photographier », conclut l’auteur.

© Mark Elzey© Mark Elzey
© Mark Elzey© Mark Elzey
© Mark Elzey© Mark Elzey
© Mark Elzey© Mark Elzey
© Mark Elzey© Mark Elzey

© Mark Elzey

Explorez
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Family Portrait © Inka&Niclas
Flashs et paysages : les mondes mystiques d'lnka&Niclas
Des vagues et des palmiers rose-orangé, des silhouettes incandescentes, des flashs de lumières surnaturels dans des paysages grandioses....
24 avril 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
© Jeanne Pieprzownik
Concours #RATPxFisheye : lumière sur les médaillé·es
Le 3 avril 2024, le jury du concours #RATPxFisheye a désigné ses trois lauréat·es. Guillaume Blot, Jeanne Pieprzownik et Guillaume...
23 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les images de la semaine du 15.04.24 au 21.04.24 : pleins feux sur le potentiel du médium
© Maewenn Bourcelot
Les images de la semaine du 15.04.24 au 21.04.24 : pleins feux sur le potentiel du médium
C’est l’heure du récap‘ ! Les photographes de la semaine creusent l'énigme derrière les images, puisent dans les possibilités du 8e art...
21 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
© Stefanie Moshammer
Le passé artificiel de Stefanie Moshammer
Les images de Stefanie Moshammer s’inspirent d’expériences personnelles et de phénomènes sociaux, à la recherche d’un équilibre entre...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
© Christopher Barraja
Instax mini 99 : les couleurs instantanées d’Aliocha Boi et Christopher Barraja 
La photographie analogique ne cesse de séduire un large public. Pour Fujifilm, Aliocha Boi et Christopher Barraja s’emparent de l’Instax...
26 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
© Isabelle Vaillant
Isabelle Vaillant : récits d’une construction intime
Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective....
26 avril 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Hailun Ma, pour l'amour du Xinjiang
© Hailun Ma, Kashi Youth (2023) / Courtesy of the artist, Gaotai Gallery and PHOTOFAIRS Shanghai (25-28 avril, Shanghai Exhibition Centre)
Hailun Ma, pour l’amour du Xinjiang
Que savons-nous de la vie des jeunes de la province du Xinjiang, en Chine ? Probablement pas grand-chose. C’est justement dans une...
26 avril 2024   •  
Écrit par Milena Ill