Le paradis sur terre de Sandeep Dhopate

19 mai 2017   •  
Écrit par Emma Bubola
Le paradis sur terre de Sandeep Dhopate
La série “Elysium” de Sandeep Dhopate attire notre regard comme un aimant. Cette création du jeune photographe indien est pourtant bien plus qu’une fresque surréelle. Son travail imprégné de symbolismes soulève des questions primordiales sur le divin, l’humain et la nature.

Pour Sandeep Dhopate, il n’y a pas d’au-delà. Pas de terre promesse qui nous attend après notre vie sur terre ; le vrai monde élyséen est celui qui nous entoure. Pour faire valoir sa thèse, le photographe met en scène des portraits d’un Éden sur terre. D’après lui, l’invention religieuse de l’ « au-delà » est à l’origine de la discorde humaine et de la dégradation de l’environnement. « Notre planète est la véritable terre promise, le vrai paradis, et on le détruit dans l’espoir égoïste d’accéder à un lieu inconnu » nous confie-t-il. Sa photographie est une performance ; il crée l’irréel pour mettre en lumière les vices du réel .

One with the Universe © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art https://publichouseofart.com/artists/sandeep-dhopate
One with the Universe © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art

Un symbolisme puissant

L’intention du photographe est de créer des visuels poignants pour attirer l’attention du spectateur et l’emmener à réfléchir sur son message. Ses images « propres » et simples ne laissent de place à aucune interférence entre le symbole et le public. Rien dans ses clichés est laissé au hasard. L’aspect homogène des sujets vise à révéler l’identité collective de l’humanité ; une unité qui dépasse l’individualité narcissique de chacun. Les paillettes représentent l’avidité, les bijoux la soif de pouvoir, et les couronnes le désir humain de suprématie. « La réalité est présentée comme surnaturelle, mais finalement ne pourrait pas être plus réaliste, » nous dit Sandeep, « ce qui paraît surréel est une remarque sarcastique sur notre société ».

The Hunter © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art https://publichouseofart.com/artists/sandeep-dhopate
The Hunter © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art

Un propos local et universel

La critique sociale du photographe est inclusive et transculturelle, mais pour l’exprimer il se sert des codes de sa terre natale. Des fortes références à la sculpture, au cinéma, à l’art dramatique indien nourrissent l’esthétique de la série. Les couleurs choisies comme l’absence de profondeur de certaines photos nous rappellent la tradition artistique de l’Inde. « Je m’inspire de l’histoire indienne pour exprimer une vérité universelle », nous dit-il. Pour lui, la photographie est un langage absolu, un moyen d’aller au-delà des frontières pour soumettre ses questions provocantes à l’humanité entière.

4_The parentSandeepDhopatefisheyemagazine5_ShelterSandeepDhopatefisheyemagazineReligiontools become weaponsClimateChange10_The Rebels a no moreSandeepDhopatefisheyemagazine

11_The-weak-are-capturedSandeepDhopatefisheyemagazine.jpg

Elysium13_The preacherSandeepDhopatefisheyemagazine14_The pretendersSandeepDhopatefisheyemagazine

 

Ugly Truth © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art
The enforcers © Sandeep Dhopate. Images en edition limitée disponibles à la Public House of Art

16_The herdSandeepDhopatefisheyemagazinecoversandeepdhopatefisheyemagazine

En (sa)voir plus

→ Découvrez l’intégralité du travail de Sandeep Dhopate sur sonsite Internet : sandeepdhopate.com

→ Suivez-le sur Instagram : @sandeepdhopate

→ Achetez sa série en edition limitée à la Public House of Art www.publichouseofart.com

Explorez
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
© Inuuteq Storch
Necromancer : Inuuteq Storch, mage noir au service des mythes groenlandais
Dans Necromancer, un récit monochrome aux frontières du monde spirituel, Inuuteq Storch illustre les coutumes de ses ancêtres, tout en...
23 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Voyage aux quatre coins du monde : la séance de rattrapage Focus !
De la Corée du Nord au fin fond des États-Unis en passant par des espaces imaginaires, des glitchs qui révèlent les tensions au sein d’un...
18 avril 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #450 : les déclinaisons du grain
© Veronique Van Hoorick / Instagram
La sélection Instagram #450 : les déclinaisons du grain
Cette semaine, les photographes de notre sélection Instagram partagent un attrait pour les images au grain saillant. Dans des approches...
16 avril 2024   •  
30 ans après ? : à Niort, tous les futurs se déclinent
© Marine Combes
30 ans après ? : à Niort, tous les futurs se déclinent
Les Rencontres de la jeune photographie internationale célèbrent leurs 30 ans à Niort. Pour l’occasion, le festival propose aux neuf...
09 avril 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
© Ana Núñez Rodríguez
Flower Rock : Ana Núñez Rodriguez verse des larmes d’émeraude
Aujourd’hui encore, l’extraction de cette pierre charrie de nombreuses croyances et légendes. C’est ce qui a captivé Ana Núñez Rodríguez...
Il y a 3 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Focus #72 : Mohamed Bourouissa esquisse les lignes de force d’une révolte
05:07
© Fisheye Magazine
Focus #72 : Mohamed Bourouissa esquisse les lignes de force d’une révolte
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Ce mois-ci, et en l’honneur de Signal, sa rétrospective, accueillie jusqu’au 30 juin 2024 au Palais...
01 mai 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les émeutes visuelles de Paul Van Trigt
© Paul Van Trigt
Les émeutes visuelles de Paul Van Trigt
Impliqué dans la scène musicale expérimentale depuis de nombreuses années, aussi bien avec ses projets MOT et IDLER qu'avec ses travaux...
01 mai 2024   •  
Écrit par Milena Ill
XXH 15 ans questionne la société de l’excès
© Andres Serrano
XXH 15 ans questionne la société de l’excès
Jusqu’au 29 juin 2024, la Fondation Francès célèbre ses 15 ans à travers l’exposition XXH 15 ans - Temps 1. Par les œuvres des artistes...
01 mai 2024   •  
Écrit par Costanza Spina